CroissancePlus somme le gouvernement d’agir contre la flambée des prix de l’énergie
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CroissancePlus somme le gouvernement d’agir contre la flambée des prix de l’énergie

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Crise de l’énergie, projet de loi de finances 2023… À l’heure d’une inflation galopante et d’une crise énergétique sans précédent, l’association d’entrepreneurs CroissancePlus fait le point sur quelques sujets d’actualité de cette rentrée.

Comme de nombreuses autres organisations patronale, CroissancePlus tire la sonnette d'alarme à cause des hausses exponentielles des factures énergétiques. — Photo : Andrey Popov

"Nous ne pouvons pas multiplier nos prix par 50", explique Laurent Vronski, directeur général d’Ervor, un fabricant de compresseurs d’air basé à Argenteuil dans le Val-d’Oise. L’entreprise d’une cinquantaine de salariés vient de recevoir un courrier recommandé de TotalEnergies. Le courrier, qui lui propose de renouveler son contrat qui arrive à échéance le 31 décembre prochain, présente les tarifs qui s’appliquent à partir du 1er janvier 2023 : "L’électricité passe de 63 euros le mégawatt à 3 000 euros et le gaz de 20 euros à 1 000 euros", soit une facture énergétique "multipliée par 50". Sa PME utilise de l’électricité et du gaz dans ses process industriels pour construire des compresseurs d’air. "À l’instant T, je n’ai pas de solution. L’énergie, c’est vital pour nous", explique le chef d’entreprise.

Également secrétaire général de CroissancePlus, association des entrepreneurs de croissance qui regroupe 480 dirigeants, il "tire la sonnette d’alarme". "Je ne sais pas comment je vais m’en sortir mais la fermeture est inenvisageable", confie-t-il. Refuser de signer ce type de contrat, comme le propose le président de la République, "c’est comme si on [me] demandait de signer notre arrêt de mort". Pour lui, il y a une vraie menace, "beaucoup plus dangereuse que le Covid", les problématiques liées à l’énergie menaçant "l’existence même des savoir-faire et des entreprises françaises" et pouvant "mettre au tapis un tiers de notre tissu industriel".

Un système de fixation des prix périmé

Pour lui, le système de fixation des prix est "périmé" et doit être repensé car "il ne répond plus aux impératifs actuels". Pour trouver une solution, il se déclare favorable à une "taxe redistributive pour maintenir le tissu industriel" ou, autrement dit, à une taxe sur les superprofits des énergéticiens.

Audrey Louail, qui vient d’être élue en juillet dernier à la présidence de l’association, plaide pour le modèle ibérique qui consiste à fixer une limite haute aux prix de l’énergie pour les entreprises. "Mais l’on n’arrive pas à se mettre d’accord au niveau européen", se lamente-t-elle. Également cofondatrice et PDG d’Ecritel Group, une ESN de 200 collaborateurs, elle regrette la complexité pour obtenir l’aide pour les entreprises les plus consommatrices de gaz et d’électricité. "Hébergeant nos données dans des data centers, nous sommes de gros consommateurs d’électricité. Si plus de 4 % de notre chiffre d’affaires est consacré à l’électricité, les autres indicateurs ne correspondent pas", explique-t-elle. De fait, son entreprise n’est pas éligible à l’aide de l’État pour faire face à une facture qu’elle caractérise d'"exponentielle".

Alléger les charges des entreprises

Autre sujet abordé par CroissancePlus, le projet de loi de finances 2023. L’association se félicite de la suppression totale de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) prévue en 2024. Même s’il s’agit d’un allègement fiscal prévu en deux temps, avec une baisse de 4,1 milliards d’euros de cet impôt de production l’an prochain et sa disparition complète en 2024. "On renouvelle notre volonté que cet impôt soit supprimé intégralement le plus vite possible pour alléger les charges des entreprises, leur permettre de faire face à tous les aléas et les remettre à un niveau de compétitivité équivalent dans l’environnement macro-économique mondial", explique Édith Letournel, qui participe au comité directeur de CroissancePlus. "On a un déficit de compétitivité. Les impôts doivent être corrélés à la rentabilité et au chiffre d’affaires des entreprises", appelle de ses vœux Audrey Louail. Autre cheval de bataille, le taux de charges sociales qui pèse sur les entreprises. Édith Letournel consent ainsi que cela permettrait aux entreprises d'"améliorer leur compétitivité, pour se réaligner et jouer à armes égales par rapport à d’autres acteurs européens".

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