Coronavirus : l'industrie et le commerce, premières victimes des plans sociaux
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Coronavirus : l'industrie et le commerce, premières victimes des plans sociaux

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La crise du coronavirus fait s’envoler le nombre de plans sociaux depuis mars 2020. À tel point que l’administration semble avoir du mal à suivre le rythme : elle n’a examiné que la moitié des procédures engagées. Suffisant toutefois pour identifier d’ores et déjà les deux secteurs et trois régions dans l’œil du cyclone.

L'Occitanie apparaît comme l'une des principales victimes des plans sociaux engagés depuis mars. La région souffre notamment des difficultés de l'industrie manufacturière en général, aéronautique en particulier (ici, l'usine de Figeac Aero, dans le Lot) — Photo : Figeac Aéro

Plus les semaines passent, plus les plans sociaux s’amassent. Entre le 1er mars et le 6 décembre, il s’en est lancé 701 en France, selon le dernier décompte bimensuel tenu par la direction du ministère du Travail en charge des statistiques (la Dares). Soit une envolée de 83 % par rapport à 2019. Mi-septembre, ce rythme de croissance était, certes, déjà élevé… mais inférieur de 25 points !

Tendance similaire pour les postes menacés par ces plans de sauvegarde de l’emploi (PSE). Leur nombre a été multiplié par 2,75 en un an, pour atteindre, au 6 décembre, 76 113 postes. Ce chiffre n’a toutefois rien de définitif : il correspond aux suppressions d’emplois demandées par les entreprises au moment d’enclencher la procédure. Il peut donc évoluer, au gré des discussions qui suivent avec les représentants du personnel. Mais, pour la première fois, la Dares a fourni le détail des PSE finalisés et examinés par l’administration.

Un tiers des effectifs supprimés en moyenne

Premier constat : il reste du pain sur la planche aux autorités. Elles ne se sont prononcées que sur la moitié des plans sociaux lancés depuis mars. Résultat, 10 ont été retoqués, 338 acceptés. Ces derniers représentent 30 510 ruptures de contrats de travail, à la demande de 1 455 établissements. Avec à la clé des coupes claires dans les rangs : les postes menacés "représentent en moyenne 36 % des effectifs des entreprises concernées" et "dans un peu plus d’un PSE validé et/ou homologué sur dix, le nombre de ruptures de contrats demandé concerne la totalité" du personnel.

La Dares jette aussi une lumière crue sur les principales victimes de ces 338 plans sociaux. Deux secteurs sont en première ligne : l’industrie manufacturière cumule 39 % des suppressions de postes envisagées ; le commerce et la réparation automobile un quart.

L’Occitanie et les Hauts-de-France à la peine

Même déséquilibre au niveau régional. Quatre emplois menacés sur dix sont ainsi en Île-de-France. Arrive ensuite l’Occitanie (16 %), plombée par son activité manufacturière : elle représente environ 40 % des procédures engagées. Ce résultat n’est pas vraiment une surprise : dès octobre, le cabinet Trendeo avait identifié le lourd tribut à la crise payé par la Haute-Garonne, en raison des difficultés de l’aéronautique. Les entreprises de la filière sont nombreuses à alléger leurs effectifs, à l’image de Latécoère, Figeac Aero, Sogeclair… et le géant Airbus.

Autre territoire en souffrance : les Hauts-de-France (9 % des postes en danger). Cette fois, les torts sont partagés : le commerce et l’industrie pèsent chacun pour un tiers des PSE acceptés par l’administration. Ces derniers mois ont notamment été marqués par des plans sociaux de grande envergure, chez Auchan Retail, PicwicToys, Bridgestone ou encore Vallourec.

Suivent la Nouvelle-Aquitaine et Auvergne Rhône-Alpes (7 % chacun). À l’autre bout du spectre, la Bretagne résiste à la crise. Elle ne compte que pour 1 % des ruptures de contrats.

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