Coronavirus : ces coachs qui aident les entrepreneurs à traverser la crise
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Coronavirus : ces coachs qui aident les entrepreneurs à traverser la crise

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Initié par l'association 60 000 Rebonds, un coaching d'appui donne aux dirigeants de TPE-PME et aux indépendants des clés pour affronter les problématiques économiques et personnelles nées de la crise du coronavirus. Près de 200 entrepreneurs se sont déjà lancés en France.

Le dispositif proposé par 60 000 Rebonds aux entrepreneurs touchés par la crise du coronavirus repose sur trois séances en visioconférence, animées par les coachs bénévoles de l'association — Photo : DR

Pour Sandrine (1), qui dirige deux commerces d’habillement dans le Tarn, la période du confinement n’a pas été inactive. La cheffe d’entreprise a suivi tout au long du mois d’avril un accompagnement individuel pour l’aider à traverser la crise. « Au début du confinement, je me suis mis comme dans une bulle, incapable de m’investir dans la vie de mon entreprise, confie Sandrine. Au bout de quelques jours, j’ai été mise en contact avec une coach, qui m’a permis de reprendre la situation en main. »

« Avec l’arrêt brutal de leur activité, beaucoup de dirigeants ont connu un état de détresse économique, doublée d’un sentiment d’impuissance. »

Cette coach, c’est Marina Tigli, bénévole pour 60 000 Rebonds, une association qui accompagne habituellement les dirigeants confrontés à la liquidation de leur activité. Le choc de la crise sanitaire a poussé la structure à créer un coaching d’appui pour les entrepreneurs en difficulté. « Avec l’arrêt brutal de leur activité, beaucoup de dirigeants ont connu un état de détresse économique, doublée d’un sentiment d’impuissance. La priorité du coaching est de les aider à se repositionner comme chef d’entreprise, en retrouvant une posture active autour de mesures concrètes », indique Marina Tigli.

Une aide à la prise de décision

L’accompagnement proposé par 60 000 Rebonds se décline en trois séances en visioconférence, espacées de huit à dix jours. Après un état des lieux, le coach bénévole propose à l’entrepreneur de réfléchir sur ses objectifs et ses valeurs, puis à définir un plan d’actions. Dans le cas de Sandrine, ce dialogue a permis de prendre deux décisions importantes. La première a été de reprendre l’activité en mode « drive ». « Cette solution ne compense pas la perte de chiffre d’affaires mais elle m’a permis de reprendre contact avec la clientèle et de préparer la reprise, par exemple avec le réaménagement des magasins. Ça a aussi été l’occasion de repenser ma communication, en envisageant les réseaux sociaux comme un outil de vente », résume Sandrine.

La seconde décision a été plus difficile : après avoir beaucoup investi sur fonds propres depuis quatre ans, Sandrine s’est résignée à fermer une de ses deux boutiques, plombée par les crises successives des Gilets Jaunes et du coronavirus. Avec, à la clé, le licenciement d’une salariée. « Dans cette période de crise, la charge mentale est énorme sur les dirigeants dont l’activité est menacée, constate Marina Tigli. Durant l’accompagnement, nous les préparons à tous les scénarios d’évolution, positifs comme négatifs, ce qui les aidera à prendre les meilleures décisions pour eux et pour leurs salariés. »

Dispositif maintenu jusqu’à la mi-juillet

Depuis le début de la crise, 60 000 Rebonds a accompagné 200 entrepreneurs en France. « Une goutte d’eau par rapport au nombre de dirigeants en difficulté personnelle », reconnaît Marie-Laure Le-Van-Vo, vice-présidente de l’association en Occitanie et coach référent au niveau national sur le dispositif coronavirus. « Le premier réflexe des entrepreneurs n’est pas de penser à eux mais à leur activité : beaucoup ont travaillé en priorité sur les dispositifs de soutien financier. Les besoins d’accompagnement personnel vont se faire sentir maintenant que le confinement s’achève », anticipe Marie-Laure Le-Van-Vo. Le dispositif de 60 000 Rebonds est d’ailleurs maintenu jusqu’à la mi-juillet.

Le profil type des personnes accompagnées : des dirigeants de TPE-PME et des indépendants, qui portent seuls la charge de la décision au quotidien. « La priorité est de les aider à ne plus se confondre avec leur entreprise : si la crise actuelle a mis leur entreprise à l’arrêt, eux ne sont condamnés à rester inactifs. La baisse d’activité peut même les aider à sortir la tête du guidon pour se concentrer sur les questions professionnelles ou personnelles dont ils n’ont jamais le temps de s’occuper », pointe Marie-Laure Le-Van-Vo.

(1) Le prénom a été modifié.

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