Combien vaut mon entreprise ? (2/5) : réalisez une analyse complète
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Combien vaut mon entreprise ? (2/5) : réalisez une analyse complète

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Pour évaluer une entreprise, il ne faut pas se limiter à analyser un bilan et jeter un œil sur le compte d’exploitation. Il faut passer en revue l’ensemble de ses forces et faiblesses.

Photo : Timothy Muza - Unsplash

« Quand on établit un rapport d’évaluation d’une entreprise, 90 % du rapport ne concerne pas les méthodes de calcul mais l’analyse des risques de la société et les reclassements et/ou retraitements du compte de résultat et du bilan », assure Yves Simon Benhamou d’In Extenso Finance & Transmission. En effet, évaluer une entreprise ne se limite pas à prendre un chiffre d’affaires ou un résultat d’exploitation et à appliquer une simple règle de calcul. Il faut en amont réaliser un diagnostic complet de ses forces et faiblesses.

Pas qu’une analyse financière

Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce diagnostic ne doit pas se limiter à une simple analyse financière. « Une société qui réalise 10 millions d’euros de chiffre d’affaires, qui dispose d’un million de trésorerie, mais dont l’activité dépend à 95 % d’un seul client sera difficile à valoriser car si demain le client part, l’entreprise ne vaut plus rien. A contrario, une entreprise de plus petite taille mais qui a un portefeuille clients diversifié peut valoir plus. La seule analyse financière ne suffit donc pas pour évaluer une entreprise », illustre un professionnel de l’expertise-comptable...

Quels éléments prendre en compte ?

« Au-delà des aspects financiers, patrimoniaux et de rentabilité, la valeur de l’entreprise est plus ou moins influencée par ses qualités intrinsèques : son potentiel de développement, son positionnement sur son marché et la concurrence, les liens de dépendance vis-à-vis d’un client, l’impact du dirigeant, l’ambiance en interne etc. Tous ses éléments doivent être analysés car ils vont augmenter ou déprécier la valeur de l’entreprise », développe Marie-Paule Raphard, dirigeante du cabinet d’expertise-comptable Agex. Pour ce faire, il est possible de passer l’entreprise au crible, en s’appuyant sur un questionnaire qui permet d’évaluer son potentiel de développement, ses ressources humaines (rémunérations cohérentes ou non, qualification suffisante du personnel par rapport aux besoins futurs, etc.), mais aussi d’analyser les risques.

Quelles perspectives ?

Cette analyse des risques est capitale car elle peut impacter assez significativement la valeur d’une entreprise. L’entreprise a-t-elle des litiges en cours ? Existe-t-il un passif social non comptabilisé (provision pour départ en retraite, licenciement etc.) ? La cession de l’entreprise peut-elle impacter les contrats de financements ? Les actes et contrats relatifs à la situation immobilière permettent-ils une exploitation normale et durable de l’activité ? Les évolutions législatives risquent-elles d’impacter le business de l’entreprise ? Autant de questions que le cédant ou le chef d’entreprise qui souhaite ouvrir son capital doit se poser pour déterminer au mieux les perspectives d’avenir de la société. Ce n’est qu’après avoir analysé l’ensemble des forces et faiblesses que l’on va pouvoir rapprocher la situation comptable et actuelle (après retraitements) des perspectives d’avenir de la société.
« Le croisement de l’ensemble des éléments viendra ensuite pondérer la méthode de calcul retenue. Évaluer une entreprise ce n’est pas multiplier ce résultat d’exploitation comptable par un multiple et ajouter la trésorerie. C’est beaucoup plus fin et complexe que cela », conclut Yves Simon Benhamou d’In Extenso Finance & Transmission.

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