Vous voulez vendre votre entreprise ou ouvrir votre capital ? Pour cela, il vous faut au préalable déterminer la valeur de votre entreprise. Un exercice loin d’être évident, qui ne se limite pas à analyser un bilan comptable. « Un diagnostic économique et stratégique préalable est nécessaire pour déterminer les forces et faiblesses de la société. Deux entreprises similaires, avec des résultats financiers proches, n’auront pas la même valeur en fonction du résultat de l’analyse des risques effectués : dépendance à un client, environnement marché, législation, technologie utilisée ou encore dépendance à un fournisseur. Bref, il y a de nombreux points qui peuvent impacter positivement ou négativement la valeur d’une entreprise », explique Yves Simon Benhamou, expert-comptable chez In Extenso Finance & Transmission.
Un exercice irrationnel
Relevant beaucoup plus de l’analyse stratégique que de l’analyse financière, l’évaluation d’une entreprise est souvent un exercice complexe et quelque peu irrationnel. Même s’il existe de nombreuses méthodes de calcul, qui diffèrent dans leur approche, ces dernières ne peuvent pas s’apparenter à une science exacte. Certaines reposent sur un résultat que l’on va multiplier par un coefficient multiplicateur plus ou moins opaque ; d’autres sur la valeur patrimoniale de l’entreprise qui ne prend pas forcément en compte sa rentabilité future ; d’autres encore reposent sur des comparaisons avec d’autres sociétés, dont certaines sont cotées, le tout pondéré par une décote en fonction de la taille de l’entreprise, de ses liquidités…
Business plan futur
Et que dire de l’évaluation des start-up avec une valorisation reposant essentiellement sur la réalisation d’un business plan futur alors que l’entreprise ne dégage pas le moindre chiffre d’affaires et ne comptabilise que des dépenses de développement ? « Vous pouvez mettre dix experts-comptables autour d’une table pour évaluer une entreprise et vous obtiendrez dix évaluations différentes », résume Marie-Paule Raphard, dirigeante du cabinet d’expertise-comptable Agex. Bref, à défaut de vous livrer la bonne formule, la bonne méthode, voici au moins quelques grands principes pour vous approcher d’une valorisation au plus juste. « Mais il ne faut pas oublier que le prix final dépendra de la négociation entre le vendeur et l’acheteur », conclut Marie-Paule Raphard.