Cessions : quelles sont les régions les plus dynamiques ?
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Cessions : quelles sont les régions les plus dynamiques ?

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La présence d’entreprises du secteur informatique explique largement la vitalité du marché des transmissions d’entreprise sur un territoire donné. C’est ce que révèle le dernier panorama semestriel des cessions & acquisitions de PME, réalisé par In Extenso Finance & Transmission. Il dresse un classement des régions françaises les plus dynamiques en matière de cessions-acquisitions.

Photo : rawpixel - CC0 Pexels

On aurait pu penser que les régions françaises les plus dynamiques en matière de cession-acquisition seraient celles où les dirigeants sont les plus proches de la retraite. Il n’en est rien. C’est l’un des nombreux enseignements du dernier panorama semestriel des cessions & acquisitions de PME, réalisé par In Extenso Finance & Transmission.

Une forte augmentation de la part des cessions en région

Pour cette troisième édition, le cabinet d’expertise-comptable a encore affiné son échantillon d’opérations portant sur la cession de plus de 50 % du capital de PME, valorisées entre 1 et 50 M€. « Nous avons mené un travail important de collecte, de recoupement et d’analyse, pour aller chercher les informations sur les deals, dans un domaine où il n’existe pas de données complètes », explique Marc Sabaté, son directeur général.

Que nous apprend ce panorama, réalisé sur la période du premier semestre 2019 ? Il met en lumière une augmentation du volume des opérations, ces trois dernières années, sur le segment des belles PME et des petites ETI. Une hausse tirée par les généreuses valorisations actuelles, mais aussi la part croissante des transmissions en région hors Ile-de-France. La province représente désormais 65 % du volume des transactions, contre 52 % l’année précédente.

Dans ce paysage, la région Auvergne-Rhône-Alpes se situe, sans surprise, en tête. Dans les régions très dynamiques, on trouve aussi la Nouvelle-Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Occitanie et les Pays de la Loire. Grand Est se situe au milieu du peloton avec les Hauts-de-France, tandis que la Bretagne et la Normandie ferment la marche.

Évolution du nombre de cessions de PME, valorisées entre 1 et 50 millions d'euros, au premier semestre 2019, selon In Extenso — Photo : Le Journal des Entreprises

Le poids du secteur informatique dans les dynamiques régionales

Comment expliquer le plus ou moins grand dynamisme d’une région, en matière de transmission d’entreprise ? La vitalité du marché « M & A » est en fait très liée à la présence de domaines d’activité générateurs de deals sur le territoire. « Il s’agit des secteurs dans lesquels les entreprises ont des business models avec du chiffre d’affaires récurrent et de la rentabilité », explique Marc Sabaté, le directeur général In Extenso Finance & Transmission.

C’est le cas de l’informatique au sens large, des sociétés d’édition de logiciels, des spécialistes de l’hébergement, des entreprises de services numériques… Mais aussi la fabrication de matériel médico-chirurgical et dentaire ou le commerce de gros de composants électroniques et télécoms. « À l’inverse, les secteurs industriels plus lourds, la mécanique, par exemple, présentent un dynamisme moindre, en matière de M & A », note Franck Lamotte, directeur régional Hauts-de-France In Extenso Finance & Transmission.

« Rester propriétaire de son entreprise jusqu’à la retraite est moins courant aujourd’hui qu’il y a quinze ans. »

La taille des entreprises qui maillent le territoire et leur bon taux d’autofinancement jouent aussi beaucoup pour expliquer la vitalité d’une région en matière de transmission d’entreprise. Alors que l’âge des dirigeants, malgré une idée fausse communément admise à une époque, est finalement largement secondaire. En fait, les nouvelles générations à la tête de start-up informatiques ont plus souvent la bougeotte et se comportent de façon très différente de leurs aînés. « Rester propriétaire de son entreprise jusqu’à la retraite est moins courant aujourd’hui qu’il y a quinze ans », analyse Marc Sabaté.

Un phénomène générationnel à l’œuvre chez les dirigeants

Les nouveaux dirigeants quadragénaires sont plus enclins à vendre au moment opportun, ou à s’adosser à un groupe, en cédant la majorité du capital, tout en continuant d’exercer au sein de l’entreprise. « Ce sont des dirigeants qui vont sans doute céder plusieurs sociétés au long de leur vie, avec un cycle de cession très court », témoigne Jessy-Laure Carol, directrice associée d’In Extenso Finance & Transmission en Auvergne-Rhône-Alpes.

À l’inverse, dans certains secteurs comme le commerce de gros ou l’industrie, la part des dirigeants de plus de 60 ans avoisine les 25 %. Or, proche de la retraite, ces patrons prennent souvent moins de risques, hésitent à se lancer dans des investissements. Et c’est le cercle vicieux qui commence : ne pas investir, perdre de la valeur, ne plus pouvoir céder, ne pas investir, etc.

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