Bourse : La croisade d'Euronext pour convaincre les entreprises familiales

Bourse : La croisade d'Euronext pour convaincre les entreprises familiales

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Quand on leur parle d'introduction en bourse, les entreprises familiales, PME ou ETI, marchent à reculons. En 2016, l'opérateur financier européen Euronext va mettre les bouchées doubles pour les convaincre de changer d'avis.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Mais pourquoi les entreprises de taille intermédiaire (ETI) en France entrent-elles si peu en bourse ? En France, environ 550 valeurs moyennes à la valorisation boursière inférieure à un milliard d'euros sont cotées sur les marchés d'Euronext. Selon le bilan communiqué ce mardi 19 janvier, à l'occasion de la 5ème conférence du marché boursier organisée par Euronext, 34 nouvelles valeurs moyennes se sont introduites sur les marchés d'Euronext en 2015 contre 31 l'année précédente et 26 deux ans auparavant.

Si le nombre de projets augmente doucement, la progression des fonds levés par les jeunes recrues a été plus significative, passant de 740 millions à 1,2 milliards d'euros. « Cela traduit des besoins plus importants des entreprises. Quelques ETI aux besoins en financement élevés commencent également à rejoindre le marché. L'appétit des investisseurs s'est par ailleurs confirmé en 2015 », explique Eric Forest, P-dg d'EnterNext, la filiale d'Euronext dédiée aux valeurs moyennes créée au printemps 2013. Cette année-là, Euronext avait fixé des objectifs ambitieux à sa toute jeune filiale, de l'ordre de 80 opérations de cotation par an en rythme de croisière. « Pour qu'il y ait des introductions en bourse, outre notre travail, il faut aussi des intermédiaires financiers, des brokers, des banques, qui réalisent les opérations. Aujourd'hui, nous n'avons pas encore un écosystème permettant de réaliser 80 opérations par an. Mais nous y travaillons », analyse Éric Forest.

Méfiance culturelle des entreprises familiales vis-à-vis de la bourse
À cela s'ajoute la méfiance culturelle de beaucoup de dirigeants de PME et d'ETI familiales. « Il y a une méconnaissance de ce que les marchés financiers peuvent apporter et parfois un peu de frilosité et d'appréhension », poursuit Eric Forest. Peur de la lourdeur du reporting et du devoir de transparence, peur d'être dilué, peur d'introduire une logique court-termiste éloignée d'un modèle d'entreprise familiale, peur des coûts d'une introduction en bourse : les ETI sont réticentes. Les taux sont bas, elles préfèrent se tourner vers leur banquier.

Pour les convaincre de changer d'avis, EnterNext qui dispose de quatre bureaux basés en région (quatre personnes au total à Nantes, Bordeaux, Marseille et Lyon) a programmé une cinquantaine de rencontres avec des ETI et PME familiales. « A chaque fois que nous avons l'opportunité de voir en dirigeant en face à face et de parler très librement de ses besoins de financement, de sa croissance, de ses plans de développement et de l'aide des marchés financiers, on fait tomber l'essentiel des barrières ».