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Alpes-Maritimes : Linde France pourrait fermer son site de Baus-Roux
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Alpes-Maritimes : Linde France pourrait fermer son site de Baus-Roux

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Le spécialiste allemand des gaz industriels a annoncé un projet de restructuration de ses activités en France. Selon la FCE-CFDT, 140 emplois seraient menacés avec la fermeture de siz sites dont celui de Baus-Roux, sur la commune de La Roquette-sur-Var, près de Nice, qui avait pourtant bénéficié en 2014 d'investissements importants.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Linde France veut réduire la voilure. Le numéro deux français sur le marché des gaz médicaux, filiale du groupe chimiste allemand Linde, a annoncé le 17 mai en comité central d'entreprise sa volonté de s'engager dans un projet de restructuration. Selon les syndicats de salariés, le groupe prévoit la fermeture de six sites sur douze qui conduirait à la suppression d'environ 20% des effectifs en France, soit 140 sur 744 salariés. Les unités concernées sont, à ce jour, les unités de Rennes, Bordeaux, Sète, Nancy, Berre (pour moitié) et La Roquette-sur-Var (site de Baus-Roux), près de Nice, où travaillent 18 personnes.

Un site azuréen modernisé en 2014

Implantée à La Roquette-sur-Var, près de Nice, depuis une vingtaine d'année, Linde avait pourtant opéré d'importants travaux de modernisation et de mise en conformité de son site de conditionnement de Baus-Roux en 2014 pour un investissement total de 3,8 millions d'euros. Il s'agissait alors de réorganiser la zone d'exploitation concentrée sur 15.000 m² et de la doter d'une nouvelle unité automatisée dédiée à la production, au conditionnement et au stockage d'oxygène médicinal, d'air synthétique médical ou encore d'azote liquide. Le groupe en avait également profité pour augmenter ses capacités d'approvisionnement, passant de 106.000 bouteilles de gaz médicaux conditionnées chaque année à près de 150.000.

Christian Estrosi monte au créneau

Alerté par la maire de La Roquette-sur-Var, Paule Becquaert, le président de la Métropole Nice Côte d'Azur, Christian Estrosi, a reçu les représentants du personnel de l'usine azuréenne ce vendredi 2 juin, auxquels il a assuré son soutien. « La fermeture de ce site de production et de stockage d'oxygène médical, le seul existant dans les Alpes-Maritimes et le Var, est inconcevable d'autant qu’il a fait l'objet d'une importante modernisation en 2014, a-t-il indiqué. Elle aurait de graves répercussions en matière de santé publique notamment pour l'approvisionnement des établissements médicaux du Département et de Monaco, alors que dans la nuit du 14 au 15 juillet 2016 le site a été mobilisé pour répondre aux besoins des services de secours et des hôpitaux qui prenaient en charge les victimes de l’attentat ». Linde France approvisionne en effet quelque 1.500 clients en Paca, composés d'établissements hospitaliers, d'entreprises et d'associations dispensant des soins à domicile, de services départementaux d'incendie et de secours ainsi que des pharmacies.

La question de la fusion

L'annonce de la restructuration a donné lieu à un mouvement de grève sur l'ensemble des sites français de Linde, suspendu le 24 mai suite à l'engagement de la direction de revoir sa copie et de suspendre la fermeture des sites de Rennes et de Berre. Les négociations avec les syndicats s'ouvriront le 13 juin. Quant aux raisons de la restructuration, elles diffèrent selon les interlocuteurs. Si, selon les Echos, la direction invoque une refonte de l'organisation pour préparer l'avenir avec des usines plus modernes et limitées en personnel, les représentants des salariés, eux, pointent du doigt un projet de fusion avec l'Américain Praxair, approuvé le 1er juin par le conseil de surveillance de Linde.

Linde France a réalisé en 2016 un chiffre d'affaires de 260 millions d'euros pour un résultat net de 23 millions d'euros.

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