Yprema : Investissement de 4M€ en région parisienne

Yprema : Investissement de 4M€ en région parisienne

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Pour maintenir ses implantations stratégiques dans les zones industrielles, le Carhaisien Yprema investit. Il démarre par 4 M€ à Massy, en région parisienne.
— Photo : Le Journal des Entreprises

«Pour que l'activité marche, nous devons être situés aux portes des villes, au plus proche des lieux de dépôt et des zones d'approvisionnement des chantiers», explique Claude Prigent, le patron d'Yprema spécialisée dans le recyclage des matériaux du BTP qui a son siège à Chennevières-sur-Marne (94). Il s'apprête à investir 4M€ en 2012 à Massy pour donner l'image d'un site industriel. «Pour rester là où nous sommes, nous ne pouvons pas ressembler à un chantier temporaire», explique Claude Prigent. Il y a vingt ans, ses premières plateformes de recyclage étaient excentrées. Mais avec une urbanisation constante et progressive, la ville a rejoint ses installations. Et les plateformes d'Yprema sont aujourd'hui implantées au coeur des zones industrielles. Une position stratégique par rapport aux carrières, éloignées des centres-villes et donc des sites de déconstruction. Or, la réduction des coûts de transport pour les industriels, c'est un argument commercial fort pour Yprema. D'où ces investissements consentis pour reconstruire les équipements. Il y a deux ans, c'était Marne-La Vallée, le site pilote d'Yprema qui doit servir d'exemple aux autres plateformes. L'année prochaine, ce sera Massy. Viendront ensuite les autres. «Nous serons amenés à faire ce type d'investissement sur toutes nos plateformes», indique l'entrepreneur carhaisien.




Des criées de Saint-Guénolé, des tours de 15 étages...

Présente en Bretagne, Champagne-Ardenne et Ile-de-France, Yprema possède 7 plateformes de recyclage (Emerainville, Lagny sur Marne, Massy, Trappes, Gennevilliers, Quimper, Reims) et un centre de transit et de réception de matériaux à Bonneuil sur Marne. Yprema gère également le centre de déchet ultime (c'est-à-dire non recyclable) de classe 3 de Quimper Communauté. L'entreprise intervient dans trois métiers: le concassage de matériaux de déconstruction, le recyclage de mâchefers, résidus d'incinération d'ordures ménagères et le recyclage des terres inertes. Elle réalise plus de 18M€ de CA, traite 2millions de tonnes de matériaux, et emploie près de 90 personnes. À Quimper, l'entreprise est implantée dans la zone industrielle de Bel Air, depuis 2001. Sur 2 hectares, elle capte, dans un rayon de 30 kilomètres, des matériaux inertes de déconstructions de voirie, ouvrage d'art et de bâtiment (bordure de trottoir, briques, roches, parpaings...) qu'elle trie, concasse et transforme en matériaux recyclés essentiellement pour la construction de routes. Le site traite 35.000 tonnes de produits par an. Chargeurs et déchargeurs sont des industriels, groupes, PME et artisans, de Quimper et du pays bigouden. Ici, ont été transformés en route, des tours HLM de 15 étages du quartier de Penhars Kermoysan, des criées de Saint-Guénolé, Penmarc'h, des blockhaus, château d'eau, l'usine EDF de Quimper... Parmi les clients, les grands groupes de travaux publics, parfois propriétaires de carrières. «Quand par exemple, ils ont un chantier à la pointe de Penmarc'h et que leurs carrières sont de l'autre côté de Quimper, ils gagnent du temps en utilisant nos matériaux», explique Alain Le Bihan responsable du site de Quimper. Entre les granulats recyclés et naturels -de même granulométrie-, la concurrence existe. «Mais les carriers voient aussi l'intérêt du recyclage car le granulat est la deuxième ressource la plus consommée au monde. En France, chaque habitant produit 500kg de déchets BTP recyclable par an», explique Claude Prigent qui est aussi membre de l'Unicem (Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction). En outre, Ypreman'intervient pas sur le marché du béton. «Il y a suffisamment de beaux matériaux naturels en France pour cela», explique Claude Prigent.




Fournisseurs professionnels de matériaux

La directive cadre déchet de 2008, transposée le 17décembre 2010 par une ordonnance, donne des perspectives à ce Carhaisien convaincu de l'avenir de l'écologie industrielle. Elle fixe un objectif de recyclage de 70% des déchets du BTP d'ici à 2020. Elle impose une aussi obligation de diagnostic et de traçabilité des déchets. Les industriels doivent aujourd'hui connaître le mode de recyclage de leurs déchets. Par ailleurs, elle fait passer les déchets au statut de produit. Pour le monde du recyclage, c'est une consécration. L'intérêt est autant juridique (pour des questions de responsabilité) que marketing. «Personne ne veut payer un déchet!», s'exclame Claude Prigent. L'utilisation de granulats de recyclage

se heurte encore à certains freins. «Ils sont parfois considérés comme moins nobles que les granulats de carrière», explique Christian Corlay secrétaire général de l'Unicem Bretagne. Pour Claude Prigent, la loi va changer l'image de la profession.

«Nous sommes désormais des fournisseurs professionnels de matériaux plus que des recycleurs. Un nouveau schéma économique circulaire est né».



Yprema



(Carhaix) P-dg: Claude Prigent 90 salariés 18M€ de chiffre d'affaires @email 02 98 99 36 11