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Ventilation Industrielle de Bretagne aspire à une croissance au long cours
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Ventilation Industrielle de Bretagne aspire à une croissance au long cours

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Près de trois ans après avoir été repris par cinq de ses salariés, Ventilation Industrielle de Bretagne (VIB) à Plabennec poursuit sa croissance lente mais régulière. Assez pour envisager de devenir propriétaire de ses locaux.

Éric Prigent est directeur d'exploitation de VIB à Plabennec et l'un des cinq salariés actionnaires. — Photo : © Isabelle Jaffré

Fin 2017, cinq salariés de VIB (Ventilation Industrielle de Bretagne), dont trois cadres rachetaient leur entreprise, avec le soutien des banques mais aussi de leur ancien patron : Mohamed Bakhti, entrepreneur nantais. « Nous avons pris 74 % du capital et il nous accompagne en restant minoritaire », explique Éric Prigent, directeur d’exploitation et l’un des repreneurs. Une vente à ses salariés plutôt qu’à un fonds qui a soulagé les employés de l’entreprise de Plabennec, qui conçoit, fabrique et commercialise des produits pour la maîtrise de l’air (gaines, grilles et hottes). « J’ai déjà travaillé pour une société détenue par un fonds et n’avais pas apprécié l’expérience », avoue le dirigeant.

Croissance régulière

Créée il y a plus de trente ans à Ploudalmézeau par Georges Villers, également fondateur d’ETT, (Énergie Transfert Thermique) spécialiste de la pompe à chaleur, l’entreprise VIB a une histoire mouvementée. En 2007, André Mauguen, le directeur général reprend l’entreprise. En 2009, il recentre VIB sur la ventilation (5 M€ de CA à l’époque) et la société Amzair est créée pour poursuivre son activité pompes à chaleur, en forte croissance à cette époque en raison de la norme RT 2012. Mais en pleine crise économique, fin 2011, le holding est revendu au fonds Demeter Partners. Moins d’un an plus tard, Amzair est repris par des salariés à la barre du tribunal de commerce. La société sœur VIB, elle, passe un peu mieux la crise. « Nous sommes sur une croissance lente et régulière depuis 2012 », indique Éric Prigent, qui a vécu toutes ces péripéties. Entre 2018 et 2019, par exemple, VIB est passé de 3,8 à 4 millions d’euros de chiffre d’affaires (+3 %).

Le directeur d’exploitation estime désormais que la société a une assise suffisante pour investir. « Nous ne cherchons pas à grandir pour grandir, mais à avoir une progression constante, sur 20 ans ! » Locataire de ses locaux dans la zone de Penhoat à Plabennec, VIB souhaite racheter son bâtiment au propriétaire. Si la proposition n’est pas acceptée, Éric Prigent envisage un achat ailleurs, voire une construction neuve.

Trois marchés complémentaires

Le projet est de taille pour cette entreprise de 30 salariés. Celle-ci a trouvé son rythme de croisière grâce à ses trois marchés complémentaires. La moitié de son activité est la fabrication de gaine de ventilation. « Nous faisons de la gaine circulaire comme de la rectangulaire, plus technique. On réalise de 30 à 50 tonnes par mois. C’est un marché assez local, finistérien et morbihannais, car les gaines ne se transportent pas aisément : c’est beaucoup de vide ! », détaille le dirigeant.

L’autre grande activité de VIB, est la conception et la fabrication de grilles de ventilation. « Cela représente 40 % de notre activité et, cette fois, nous travaillons sur toute la France. » Enfin, les 10 % restant sont consacrés à un marché de niche : les hottes de cuisines professionnelles. VIB s’essaie même à l’export sur ce marché avec notamment un client à La Réunion.

Depuis le début de la crise liée à l’épidémie de coronavirus, VIB a su faire le dos rond. « Nous avons perdu 15 à 20 % d’activité pendant le confinement mais nous devrions rester stables sur l’année, juge le patron. Cela dit, nous ne tiendrons pas le coup s’il y a une deuxième vague. Aujourd’hui, l’inquiétude se situe là. »

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