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Une nouvelle « Eire» pour le Comptoir Irlandais
Finistère # Commerce # Investissement

Une nouvelle « Eire» pour le Comptoir Irlandais

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Née à Brest à la fin des années 80, l’enseigne Comptoir Irlandais dépasse largement les frontières de la Bretagne avec aujourd’hui 45 magasins en France. Pour continuer à se développer, l’enseigne a entrepris la rénovation de ses magasins et investit sur la toile. Mais Hervé Taloc, son directeur général, voit plus loin...

— Photo : Le Journal des Entreprises

« On a aujourd’hui 32 magasins et treize concessions », détaille Hervé Taloc, qui a repris l’entreprise en 2011. Mais c’est dès son arrivée, en 1992 qu’il a mis ses talents au service du développement de l’enseigne désormais basée à Plouédern, près de Landerneau.
Avec succès : en septembre, il a ouvert son 45ème magasin, à Nice, après en avoir ouvert un autre à la Trinité-sur-Mer, en juillet. « Selon les moments de l’année, c’est jusqu’à 250 salariés qui travaillent pour l’enseigne à travers la France, sans compter les salariés employés par les magasins concessionnaires », confie ainsi le directeur général, au beau milieu des allées de son vaste entrepôt de 2 600 m² où travaillent une douzaine de salariés à l’année.

6 000 références, plus de 200 fournisseurs

Sur les étagères de l’entrepôt, des centaines de palettes représentant plus de 6.000 références expédiées par près de 200 fournisseurs. Des fournisseurs irlandais, bien sûr, mais aussi écossais, anglais ou encore bretons. Alcools, thés, biscuits, marmelades... « Tout doit être déconditionné pour apposer un sticker avec la traduction des ingrédients, avant d’être envoyé dans nos différents magasins », explique le dirigeant. Un travail de fourmis indispensable pour répondre aux normes en vigueur.

Sur les étagères également, des centaines de modèles de plaids, pulls et autres duffle-coats. « On travaille sur trois à quatre collections par an. Actuellement, on est déjà en train de préparer la collection de noël 2017 », glisse-t-il dans un sourire. Un peu plus loin, une chambre froide pour stocker les produits frais : saumons fumés, bacon, saucisses, filets de hareng, etc.

« Mon rêve : créer une distillerie dans le Finistère »

Au détour d’une allée, un véritable trésor : plus de 800 références de whiskies, rhums, bières... « On travaille avec les plus grandes distilleries irlandaises, mais aussi écossaises, anglaises et bretonnes. On a même du whisky japonais !», précise le dirigeant. «Depuis trois ans, on travaille aussi sur du rhum. Mon rêve, à terme, serait de créer une distillerie ici, dans le Finistère. J’y pense depuis longtemps, mais c’est un gros projet qui demanderait entre 10 et 15 millions d'euros d’investissement », confie-t-il.

Cinq personnes pour la gestion du site web

Au fond de l’entrepôt, la zone réservée aux expéditions des commandes passées par Internet. Une activité qui cartonne. «On a lancé notre nouveau site il y a deux ans : aujourd’hui, on a cinq personnes à temps complet pour s’en occuper», explique le dirigeant qui, en parallèle, a entièrement remis à plat son système informatique. Et s’il préfère rester discret sur les chiffres, on apprend tout de même que le web représente l’équivalent d’un magasin à part entière, avec des résultats en croissance à deux chiffres.

À l’étage, Hervé Taloc a fait installer un showroom, véritable magasin témoin qui fait office de laboratoire. C’est ici que sont définies les vitrines et présentations des produits qui seront ensuite transposées ou déclinées dans les 45 magasins. Un chiffre qui devrait augmenter dans les mois à venir...

Nouvelles ouvertures en vue

« On travaille actuellement sur la rénovation de l’ensemble de nos boutiques, mais le développement fait partie de nos priorités », explique ainsi le dirigeant qui, depuis 2011, a levé près de 4 millions d’euros de fonds auprès de ses banquiers locaux pour assurer le financement de son développement et de ses infrastructures : travaux, ouvertures de nouveaux magasins, achat de fonds de commerce, site web, informatique, extension plateforme de stockage et logistique etc. « Nous continuons à chaque instant, en autofinancement, à réinvestir compte tenu du nombre de projets que nous portons», ajoute-t-il. «Nous avons pour objectif d’ouvrir de nouveaux points de vente en propre : on vient d’ailleurs de reprendre en propre l’une de nos premières concessions, à Paris. On envisage aussi d’exporter le concept en dehors de France, probablement en Europe, mais on veut prendre notre temps pour bien faire les choses. En parallèle, on souhaite continuer à développer notre réseau de concessionnaires. Ces indépendants sont essentiels pour notre développement : ils nous apportent notamment un regard neuf » estime Hervé Taloc. Côté ouvertures, là encore, la discrétion est de mise pour le dirigeant, qui consent tout de même à nous confier un autre de ses rêves : « ouvrir un Comptoir Irlandais à Dublin, histoire de boucler la boucle ! ».

Mécène pour remettre en place « Le Lamaneur » sur le port de commerce de Brest

D'ici là, Hervé Taloc continue de participer à la vie de la Cité du Ponant, qui a vu naître son enseigne et dont le magasin brestois reste le fer de lance. Il vient ainsi de prendre part, à hauteur de 5 000€, à la souscription pour remettre en place le «Lamaneur», la fresque de Paul Bloas qui trônait sur le bâtiment Le Grand Large, au beau milieu du port de commerce. « Les Brestois nous ont tellement soutenus au cours de ces trente années qu'il me semblait naturel de leur rendre cette œuvre qui, à mon sens, fait partie de leur patrimoine. Et puis sans lamaneurs, nos produits n'arriveraient jamais à bon port !», glisse-t-il dans un sourire.

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