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Une deuxième machine pour les masques bretons Diwall
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Une deuxième machine pour les masques bretons Diwall

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L’entrepreneur Joël Gourmelon, patron d’Axel Fermetures et de Cap Stream à Landerneau, a répondu à l’appel du gouvernement pour le rapatriement de la fabrication de masques en France. Il vient d’investir dans une seconde machine pour sa société Diwall, créée en 2020, qui fabrique 40 000 masques par an.

Joël Gourmelon, patron d’Axel Fermetures, s’est lancé dans la fabrication de masques fabriqués en Bretagne — Photo : Isabelle Jaffré

Alors que l'entreprise costarmoricaine La Coop des Masques lance un appel pour écouler son stock et essaye d'assurer sa survie, l'entreprise Diwall a investi cet été 250 000 euros dans une deuxième machine pour fabriquer des masques. Lancé en septembre 2020 à Plouédern par Joël Gourmelon, le patron du spécialiste des fenêtres Axel Fermetures (105 salariés, 15 M€ de CA) et du loueur de salles pour professionnels Cap Stream, Diwall a fait le pari de la différenciation avec des masques colorés, de meilleure qualité que les masques chinois, vendus sur le marché des particuliers, en Bretagne uniquement.

Différenciation des masques asiatiques

"À l'été 2020, alors que le gouvernement demandait que la fabrication de masques revienne en France, une connaissance m'a proposé de racheter une machine venue d'Asie pour les fabriquer", raconte Joël Gourmelon. L'entrepreneur saute sur l'occasion et se lance dans la fabrication de masques. "C'est un marché qui n'est pas simple du tout. Au départ, on a fait du standard, le chirurgical bleu que tout le monde a, se souvient le dirigeant. Et puis, les masques d'Asie sont revenus dans les rayons…"

Joël Gourmelon décide alors de se différencier des masques asiatiques et d'ajouter une touche de marketing. "Nous nous sommes lancés dans des masques de meilleure qualité : plus soyeux, plus confortables, avec de meilleurs élastiques. On a fait de la couleur : blanc, rose et puis jaune au moment du Tour de France. Surtout, nous leur avons donné une identité bretonne avec le mot Diwall imprimé sur les masques. Cela signifie attention ou se protéger en breton", explique le dirigeant.

Joël Gourmelon a aussi choisi de s'attaquer au marché des particuliers plutôt qu'à celui des marchés publics, "qui est trop compliqué. Nous ne sommes pas dimensionnés pour. Avec nos deux machines, nous fabriquons 40 000 masques par jour. Nous vendons tout ce qui est fabriqué", indique-t-il. Diwall propose aussi du sur-mesure pour certaines entreprises avec des masques à leur nom. En moins d'un an, Diwall a atteint environ 800 000 euros de chiffre d'affaires. "Je trouve que c'est plutôt pas mal quand on sait que l'on est parti de rien !", souligne le dirigeant.

Un plan pour l'après Covid

Diwall emploie huit salariés : "une entreprise à taille humaine". Le dirigeant a trouvé des ouvriers qualifiés grâce à l'agroalimentaire. "C'est le même principe de machines. Nous avons de la chance d'avoir un peu d'industries agroalimentaires en Bretagne", plaisante Joël Gourmelon.

Si jamais la demande de masques se mettait à baisser, le patron a prévu de garder les salariés en les intégrant aux autres sociétés de son groupe. "S'il faut arrêter une machine, on pourra le faire sans surcoût astronomique. On s'adaptera." Le dirigeant estime cependant que les masques ne sont pas près de tomber pour de bon, même après le Covid. "On a bien vu qu'avec cet équipement, on a diminué le nombre de grippes et de gastro !, sourit-il. Cela a évité un tas d'arrêts maladie. Comme dans certains pays asiatiques, je pense que cela va devenir un réflexe que de se masquer car on y verra un intérêt réel."

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