UIMM Finistère : « Il est crucial de maintenir un minimum d’activité industrielle »
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UIMM Finistère : « Il est crucial de maintenir un minimum d’activité industrielle »

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Au deuxième jour des mesures de confinement décrétées par le gouvernement pour faire face à la pandémie de coronavirus, l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) Finistère tire la sonnette d’alarme. Avec 80 % de la production à l’arrêt le 18 mars après-midi, certaines productions stratégiques pourraient notamment être mises à mal faute de matières premières ou de salariés.

Le 18 mars après-midi, 80% des secteurs de l'industrie et de la métallurgie finistériens était à l'arrêt, selon l'UIMM. — Photo : Karan Bhatia on Unsplash

« La situation se dégrade de jour en jour, voire d’heure en heure », soupire René Talarmin, secrétaire général de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) du Finistère. « Nous sommes confrontés à trois problèmes majeurs. Le premier, ça va être l’arrêt des approvisionnements en tôles et en acier car les grossistes ferment les uns après les autres. Certaines entreprises ont des stocks pour tenir quelques jours, voire une ou deux semaines, mais guère plus. Il y a pourtant toujours de la tôle, mais elle n’est plus livrée. C’est le second problème, qui concerne la logistique. Il semblerait que les capacités de transport soient altérées à cause du fait que les chauffeurs étrangers sont rentrés chez eux avec leurs camions, et parce que la filière transport doit faire face aux besoins de réapprovisionnements de la grande distribution qui a été dévalisée ces derniers jours ».

Maintenir les activités industrielles essentielles

« Le troisième problème, c’est qu’on doit faire face à la grogne de salariés qui invoquent le droit de retrait dans un certain nombre d’entreprises, et aux contrôles de police qui les empêchent de venir travailler s’ils le souhaitent car les forces de l’ordre estiment que leur activité n’est pas essentielle. La communication gouvernementale a été très mal faite. Certaines entreprises ont des activités essentielles, comme Parker, dans le Morbihan, qui fabrique des kits hydrauliques qui entrent dans la fabrication de respirateurs artificiels. Ou Kohler-SDMO, qui fabrique des groupes électrogènes pouvant alimenter des hôpitaux. D’autres de nos membres fabriquent des pièces détachées pour réparer les lignes de production de l’agroalimentaire, ou encore des boîtes de conserve pour emballer les aliments. Certes, la situation est grave, mais il est crucial de maintenir un minimum d’activité industrielle pour faire face à cette crise, et les pouvoirs publics doivent en prendre la mesure le temps que nous nous organisions ! »

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