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UE29 - Medef : « Les entreprises n’ont pas vocation à être sous perfusion »
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Stéphane Bidamant président de l’UE 29 – Medef UE29 - Medef : « Les entreprises n’ont pas vocation à être sous perfusion »

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Stéphane Bidamant, président de l’Union des entreprises du Finistère (UE29 – Medef) revient sur la première semaine du confinement qui a moins impacté les entreprises traditionnelles que les commerces, mais qui pose des problèmes d’organisation à plus long terme.

— Photo : Isabelle Jaffré - JDE

Comment les patrons finistériens se sentent-ils aujourd’hui, à l’heure de ce deuxième confinement ?

Nous sommes un peu groggy, car tout n’est pas encore forcément clair quant aux règles. Pour les petits commerces, l’impression dominante est que tous les moyens sont donnés aux géants de l’e-commerce comme Amazon. Pour les entreprises traditionnelles, la difficulté est la mise en place du télétravail. Tous les postes ne sont pas transposables en télétravail. Et même quand ils le sont, les salariés ne souhaitent pas tous faire 100 % de télétravail. Il y a une vraie envie des salariés dans les entreprises à venir au bureau pour conserver un peu de relations humaines. Le consensus que l’on voit se dégager est de télétravailler 2 à 3 jours par semaine.

Qu’attendent les entreprises du gouvernement ?

Les prêts garantis par l’État (PGE) ont permis de sécuriser les entreprises. Cette mesure a été une bonne chose. Même s’il y a un risque de trou d’air par la suite. Mais les chefs d’entreprise ont souvent été prudents ; ils ont évité de tout dépenser d’un coup. C’est suffisant pour le moment, mais il faut s’interroger pour la suite, si la situation perdure. Les entreprises n’ont pas vocation à être perfusées par les aides de l’État. Il y a un autre modèle à trouver pour continuer à produire. Il faut peut-être regarder du côté d’un allègement des cotisations plutôt que des prêts qu’il faut rembourser.

Quel rôle l’UE 29 peut-elle jouer dans cette crise ?

Dans le Finistère, nous avons la chance d’avoir un club des clubs qui réunit la plupart des réseaux. Nous travaillons déjà ensemble, il faut le faire encore davantage. Avec Produit en Bretagne, nous voulons déjà pousser la consommation des produits bretons : par exemple pour les cadeaux des entreprises aux salariés, aux clients, en fin d’année, avec des chèques cadeaux qui privilégient les entreprises bretonnes.

J’ai aussi fait la proposition d’une plateforme de commercialisation pour les commerçants du territoire. Un « Amazon breton » en quelque sorte qui permettrait de les accompagner dans cette période. Je lance d’ailleurs un appel aux informaticiens pour nous aider à concrétiser cette idée.

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