CES 2018 : Tell veut corriger les imperfections des bâtiments d'élevage
# Services aux entreprises # Innovation

CES 2018 : Tell veut corriger les imperfections des bâtiments d'élevage

S'abonner

Le président des Vieilles Charrues, Jean-Luc Martin, est aussi un spécialiste des bâtiments d'élevage hors-sol. Il vient de fonder la société Tell : au moyen d'audits en 500 questions sur tablette, il espère combler un manque pour les élevages porcins et avicoles.

Avec Tell et son système d’audit en 500 questions, Jean-Luc Martin souhaite améliorer la productivité des élevages hors-sol. En janvier, il s'envolera pour présenter son innovation au CES de Las Vegas — Photo : Pierre Gicquel

Des Vieilles Charrues à l'amélioration des bâtiments agricoles, il n'y a qu'un pas pour Jean-Luc Martin. Celui qui dirige l'association organisatrice du fameux festival de musique est aussi un spécialiste des bâtiments d'élevage hors-sol. Après trente ans chez un grand équipementier du bâtiment d'élevage, il a décidé de voler de ses propres ailes en fondant Tell, une société d'audit innovante qui espère combler un manque dans le secteur.

Système d’audit innovant

« Le nom Tell vient de “to tell” en anglais ("dire" en français, NDLR). "Tell" comme dire les choses qui ne vont pas, pour les améliorer. Cela ne fait pas plaisir à tout le monde mais l’objectif est de tirer toute la filière vers le haut », affirme Jean-Luc Martin. Arrivé chez Tuffigo-Rapidex en 1986 comme électricien, il en a gravi les échelons pour finir directeur général. « J’ai pu constater qu’en tant que fabricant, il persiste un problème général : s’il existe des produits bien conçus, on remarque qu’à chaque étape, tout est plus ou moins bien vendu, installé et entretenu. En bout de chaîne, on constate des écarts de productivité jusqu’à 30%, pour des bâtiments identiques sur plan. Mais à ce moment là, ce n’est plus la faute de personne et chacun se rejette la responsabilité ».
Il souhaite donc, par un système d’audit innovant, améliorer toute la chaîne en accumulant des données sur le terrain.

Auditeurs franchisés

Avec ses deux salariés, il a conçu un système d'audit sur tablette en 500 questions fermées qui passent en revue l’ensemble d’un bâtiment. « On peut y ajouter textes, photos, vidéos, afin d’affiner cette évaluation. Le rapport est envoyé à Tell et rédigé automatiquement. Cela permet par la suite de décrire un plan d’action pour chaque non-conformité. Et l’ensemble des données collectées pourra servir par la suite. À cela s’ajoute une foire aux questions et une veille technologique sur abonnement pour les éleveurs, car de nouvelles solutions peuvent être trouvées après un audit ».
La France comptant près de vingt mille élevages hors-sol, ce sont autant de clients potentiels qu’il faudra aller chercher sur place. Jean-Luc Martin a opté pour des auditeurs franchisés : « Le droit d’entrée est fixé à 15 000 euros plus 5% du chiffre d’affaires. Pour cela, nous recherchons des personnes qui connaissent le métier ».

Après le Space, Las Vegas

Des frais rapidement rentabilisés selon le fondateur, « les auditeurs facturant eux-même et bénéficiant d’un territoire exclusif ».
Un audit coûte à l’exploitant agricole aux alentours de 750 euros la demi-journée. « De mon côté, je m’occupe des clients grands comptes, comme Aveltis qui représente 600 élevages, ou encore Triskalia ».

Tell est un mot anglais car Jean-Luc Martin ne cache pas ses ambitions internationales. Après le salon du Space à Rennes où il a récemment fait connaître son innovation, il s’envolera en janvier prochain pour le CES de Las Vegas.

Quimper Saint-Brieuc # Services aux entreprises # Innovation