Start-up, bio : le groupe Even mise sur l'ouverture
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Start-up, bio : le groupe Even mise sur l'ouverture

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Le groupe coopératif Even a présenté un chiffre d'affaires 2017 en hausse de 4 % et un montant d'investissements corporels record de 90 millions d'euros. Le groupe annonce un changement de cap dans l'amont et l'aval et mise sur l'innovation. Sa façon de parier sur l'avenir face à un marché du lait et du beurre très volatile.

La direction du groupe coopératif breton Even souhaite élargir la gamme des produits et se tourner résolument vers l'innovation — Photo : Pierre Gicquel

Malgré une année marquée par une flambée du prix du beurre et une forte baisse du prix de la poudre de lait, le groupe coopératif laitier Even a su tirer son épingle du jeu en 2017. A 2,2 milliards d'euros, son chiffre d'affaires cumulé est même en hausse de 4 % par rapport à l'exercice précédent. De quoi permettre à Even d'augmenter de près de 15 % le prix du lait payé à ses 1 370 agriculteurs adhérents.

2017 a aussi été une année record en termes d'investissements dans ses infrastructures : 90 M€ dont 20 millions investis dans la fromagerie de Ploudaniel (Finistère) ou encore 10 millions dans un nouvel atelier de conditionnement à Ancenis (Loire-Atlantique), deux sites de la filiale Laïta. 2017 aura vu aussi l'inauguration de l'usine de poudres de lait premium de Créhen (Côtes-d'Armor), un investissement antérieur qui se montait à 80 M€.

Côté emploi, malgré un contexte économique difficile pour les agriculteurs, 30 jeunes producteurs ont rejoint la coopérative en 2017. Le groupe affiche 90 créations nettes d'emplois, portant le nombre total de ses salariés à 6 110, ce qui en fait le neuvième employeur de Bretagne, tous secteurs d'activité confondus.

Changements de cap

Photo : Pierre Gicquel

En 2017, le groupe a opéré quelques changements de cap, notamment dans ses métiers amont et aval. Il a cédé à Sanders (groupe Avril) son usine d'Hennebont (Morbihan) mais a passé avec ce partenaire un accord pour sous-traiter une partie de la fabrication de ses aliments assurée par ses propres usines de Cobrena et Tecnor Sofac. Une manière de rationaliser les outils bretons de nutrition animale, jugés trop nombreux par le directeur général d'Even, Christian Couilleau, qui précise : « Le coût de distribution coûte plus cher que le coût de fabrication ».

Autre changement de stratégie avec une prise de participation de 5 % dans Cocorette, un des leaders français de la production d'œufs bio et de plein air. Là encore, avec un accord de partenariat : « Cocorette progresse très vite dans le nord de la France mais n'était pas présent en Bretagne. Nous leur avons cédé notre fonds de commerce en œufs et, en contrepartie, nous devenons partenaires pour alimenter et équiper leurs élevages », ajoute Christian Couilleau.

Rester indépendant

Even mise également sur l'innovation : le groupe a participé au lancement fin 2017 de FrenchFood Capital, un fonds d'investissement qui a déjà levé 100 M€ pour accompagner la croissance des PME innovantes dans le secteur de l'alimentation. Il a aussi lancé le concours Even'Up pour financer les projets de jeunes pousses de l'agroalimentaire.

Après la récente fusion d'Aveltys et Prestor dans l'élevage porcin et l'annonce du rapprochement des groupes d'Aucy et Triskalia, le président d'Even s'est montré très clair quant à cette tendance à la concentration : « Ces rapprochements sont une bonne nouvelle pour nous car il s'agit de maintenir les centres de décision en Bretagne. Mais Even, coopérative spécialisée dans le lait, restera indépendante », martèle Guy Le Bars.

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