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Sica : la plateforme de conditionnement de Vilargen relancée après sept ans de procédure
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Sica : la plateforme de conditionnement de Vilargen relancée après sept ans de procédure

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Le tribunal administratif de Rennes a finalement rejeté l'ultime recours contre le permis de construire de la future plateforme de conditionnement de la Sica de Saint-Pol-de-Léon à Vilargen (Finistère). La fin d'une bataille juridique qui aura duré plus de sept ans et une bonne nouvelle pour les 900 producteurs de la coopérative finistérienne.

La récente décision du tribunal administratif de Rennes est une bonne nouvelle pour Marc Keranguéven, le président de la coopérative légumière de Saint-Pol-de-Léon — Photo : Sica

Le tribunal administratif de Rennes a finalement tranché : la Sica de Saint-Pol-de-Léon (205 millions d’euros de CA en 2017, 120 salariés) pourra bien continuer le chantier de sa future plateforme de conditionnement à Vilargren. Une victoire pour la coopérative légumière, cette décision étant le dernier jugement attendu pour pouvoir reprendre les travaux après le rejet, en mai, du recours contre le plan local d'urbanisme (PLU) de la ville de Saint-Pol-de-Léon où avait déjà débuté le chantier.

Le coût du projet devrait augmenter

Imaginée dans une logique de mutualisation et de regroupement de son réseau de stations de conditionnement, la plateforme de Vilargren regroupera sept stations actuellement implantées sur les secteurs de Saint-Pol-de-Léon, de Ploudalmézeau et de Plougonvelin. S’étalant sur sept hectares et construite sur un terrain qui en compte 18, ce nouveau site va permettre à la coopérative de répondre aux évolutions des marchés, tant en termes de logistique que de traçabilité, de sécurité alimentaire ou encore de contraintes environnementales. Initialement évalué à 100 millions d’euros dans sa première mouture en 2011, le projet va désormais devoir être repensé pour s’adapter aux nouveaux coûts des matériaux et de la main-d’œuvre, mais aussi à l'évolution des besoins de la coopérative.

Grâce à cette plateforme, la Sica, qui exporte 40 % de ses légumes, espère notamment gagner des parts de marché en Europe mais aussi proposer une gamme de produits frais plus large en s’adaptant aux nouvelles habitudes des consommateurs. Au-delà de réduire considérablement les coûts logistiques grâce à la mutualisation, l’intégration de la fonction emballage et conditionnement permettra également de donner un réel poids d’attractivité logistique à cette zone légumière qui, avec 500 camions par jour, regroupe déjà 50 % des flux logistiques de la région.

Sept ans de bataille judiciaire

« Nous allons enfin pouvoir développer un outil structurant et innovant pour améliorer l’attractivité et la compétitivité de notre filière de production de légumes frais » se félicite Marc Keranguéven, président de la Sica. Car le projet revient de loin. En septembre 2011, la coopérative obtenait un premier permis de construire pour la construction de cette plateforme. Le chantier démarre le mois suivant, mais sera interrompu en novembre en vertu de la loi littoral. Plusieurs jugements suivront durant les deux années suivantes, ainsi qu’un pourvoi en cassation. En mai 2015, la mairie de Saint-Pol-de-Léon fait réviser son plan d'occupation des sols en PLU : la Sica dépose alors un nouveau permis de construire. Mis à part quelques travaux de sécurisation du terrain, le chantier était resté bloqué. Jusqu'aux rejets récents des recours d'une association de défense de l’environnement et d'un propriétaire d’un manoir classé, qui vont permettre la reprise des travaux sur site.

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