Sica : Coup de gueule pour une vraie simplification
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Sica : Coup de gueule pour une vraie simplification

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Agriculture Le groupement de producteurs de légumes veut mener une action de simplification administrative. « On nous la promet. Nous, on va la faire ! »
— Photo : Le Journal des Entreprises

La colère est montée vite chez les producteurs de légumes nord-finistériens. Jusqu'à incendier deux bâtiments à Morlaix (lire ci-dessous). Plus tôt dans la matinée, Jean-François Jacob, président de la Sica de Saint-Pol avait lui annoncé des « actions de simplification. Il faut sortir de l'incompréhension permanente, des surcouches administratives qui nous compliquent la tâche au quotidien et des promesses. » Le président a fait la liste des problèmes que rencontre la Sica : la plateforme logistique, toujours suspendue, Combiwest en procès (gagnés) régulièrement contre la SNCF, les contrôles sur le même sujet, dans la même année, par quatre administrations différentes chez les producteurs, etc.




Une action de simplification par eux-mêmes

« On est en guerre contre personne mais il faut avoir le courage de mettre en oeuvre les solutions aux problèmes. On nous met des bâtons dans les roues sur des projets qui sont pourtant structurants pour l'économie, c'est devenu insupportable ! » Le groupement a donc décidé de prendre le taureau par les cornes et de mettre en place sa propre simplification administrative. « À chaque fois qu'on nous la promet, on voit l'effet inverse. Cette fois, c'est nous qui allons appliquer une simplification envers l'État ». Les contours de cette action restent encore flous « car d'autres secteurs semblent intéresser d'y participer », assure Jean-François Jacob.




Manque de lisibilité des aides pour Pegasis

Celui-ci raconte une autre aberration, liée à l'embargo en Russie (lire page 3). « On a reçu récemment une "enveloppe exceptionnelle" de 353,70 € de la part de l État en compensation de l'embargo vers Russie sur les légumes. Nous avons 1.500 producteurs, cela 23 centimes par adhérents... plus cher que le timbre. Autant vous dire qu'on ne va pas redistribuer cette somme. Peut-être va-t-elle servir à payer le billet d'avion de M. Macron (ministre de l'Économie, NDLR), pour qu'il vienne nous expliquer ! » Chose faite quelques jours plus tard avec une lettre ouverte au ministre. Autre motif de colère contre l'État, le blocage de la commande du nouveau navire au gaz, Pegasis, de Brittany Ferries, dont la Sica est actionnaire. « Contrairement à ce qui a pu se dire, on a des banques. On peut trouver le financement. Par contre il nous faut des garanties. On a aucune lisibilité de l'État sur un éventuel délai sur la mise en place de la nouvelle réglementation. Or, au 1er janvier 2015, le bateau ne sera pas prêt, c'est certain ! » Aucune lisibilité non plus sur les subventions accordées, leurs montants et les modalités (subventions fermes ou avances remboursables). « Qui investirait 400 M?, car on remotorise aussi d'autres navires, sans avoir ces informations ? », s'emporte le président de la Sica.

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(Saint-Pol-de-Léon)


Président : Jean-François Jacob 115 salariés (hors stations) 232 millions d'euros de chiffre d'affaires 02 98 69 07 10

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