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Relocalisations en Bretagne : un potentiel de 5,3 milliards d'euros d'ici 2030
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Relocalisations en Bretagne : un potentiel de 5,3 milliards d'euros d'ici 2030

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Produit en Bretagne vient de dévoiler les résultats de l’étude commandée au cabinet Goodwill Management portant sur les relocalisations et localisations envisageables en Bretagne. Une étude qui révèle de grands potentiels, parfois insoupçonnés, qui pourrait susciter l'intérêt de bon nombre de dirigeants bretons.

Alan Fustec, président du cabinet Goodwill Management, a présenté ce jeudi les grands enseignements de Reloc'h, l'étude sur les potentiels de relocalisation en Bretagne. — Photo : Jean-Marc Le Droff

Baptisée "Reloc’h" et cofinancée par Produit en Bretagne, le Crédit Mutuel Arkéa, le Medef et la région Bretagne, l’étude sur les potentiels de localisation et de relocalisations d’activités en Bretagne historique menée par le cabinet parisien Goodwill Management passe en revue plus de 582 secteurs économiques, en mettant un accent particulier sur 188 d’entre eux. Il en ressort que "la Bretagne a un potentiel important pour relocaliser des activités sur son territoire, qui pourraient créer plus de 130 000 emplois et générer un développement économique de plus de 5,3 milliards d’euros à l’horizon 2030", annonce Alan Fustec, président fondateur de Goodwill Management, qui a identifié sept secteurs à fort potentiel.

Industrie, emballages, biomatériaux, tourisme…

À commencer par l’industrie où des relocalisations pourraient générer, d’ici dix ans, près de 2,5 milliards d’euros et 60 000 emplois. Par exemple, "les conditions sont réunies pour que la Bretagne devienne leader mondial en matière d’équipements agricoles et agroalimentaires", estime Alan Fustec, qui souligne également le fort potentiel de développement d’une filière d’emballages pour l’agroalimentaire, ainsi que les opportunités à saisir du côté du numérique, des low-tech, des déchets et de l’aéronautique.

Le potentiel de localisation ou de développement est aussi important dans les secteurs de l’énergie, des biomatériaux et composites, de l’aquaculture et de la recherche : plus de 2 milliards d’euros de valeur ajoutée et 50 000 emplois. "Nous tablons également sur une forte augmentation du tourisme d’ici à 2030 si le mouvement est bien accompagné, soit 0,8 milliard de PIB et 20 000 nouveaux emplois", poursuit Alan Fustec, soulignant également de nombreuses opportunités à saisir dans des secteurs plus modestes.

Miser sur le capital humain et la formation

"Nous sommes convaincus que 2021 est la bonne année pour engager un vaste plan de relocalisations, car on assiste à une véritable prise de conscience que nos économies sont extrêmement dépendantes de l’étranger, mais aussi parce que les écarts de coûts de production entre la Chine et l’Union Européenne ont fondu comme neige au soleil ces vingt dernières années", analyse Alan Fustec. "Les stocks générés par les achats au loin ont un coût très important, tout comme le transport, les risques de non-qualité, de rupture d’approvisionnement, les droits de douane, etc. À tel point que l’écart résiduel moyen entre la France et la Chine doit se situer entre 0 et 10 %". Ces relocalisations ne pourront se faire qu’en mettant un accent fort sur le capital humain et la formation, les délocalisations ayant entraîné dans leur sillage de nombreuses compétences.

"Cette étude est un outil d’aide à la décision qui a pour objectif d’aider les pouvoirs publics et les dirigeants pour aller sur des orientations auxquelles ils n’auraient peut-être pas pensé", résume Loïc Hénaff, le président de Produit en Bretagne. "Elle est très stimulante car on y découvre des gisements de développement économique durable qu’on ne connaissait pas, ou peu. Charge désormais aux entrepreneurs de s’en emparer et de créer des synergies !"

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