Paprec : 3,6 M€ investis pour doubler les volumes
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Paprec : 3,6 M€ investis pour doubler les volumes

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Le groupe français Paprec a investi 3,5 M€ pour déménager son site d'Ergué Gebéric à Briec. Son président vient aussi d'annoncer 20 M€ pour une nouvelle usine à Rennes.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Avec « seulement » 12 salariés et environ 7 M€ de chiffre d'affaires, le site finistérien est l'un des plus petits du groupe français de recyclage Paprec. 3,5 M€ viennent d'y être investis pour le transférer d'Ergué-Gabéric à Briec. Après avoir repris en 1995 une PME de la région parisienne spécialisée dans le recyclage de vieux papier (45 salariés ; 3,5 M€ de CA) ; Jean-Luc Petithuguenin a créé un géant du recyclage qui joue dans la cour de Suez Sita et Veolia. Le groupe pèse désormais un milliard d'euros de chiffre d'affaires, compte 4.000 salariés et 70 usines en France et en Suisse. Elle exporte même 40 % de ses matières recyclées. Pour réussir, cet ancien cadre de la Compagnie Générale des eaux à la direction du recyclage a misé sur la spécialisation et une stratégie d'encrage locale. C'est également le cas en Bretagne.




3,5 M€ investis à Briec

Auparavant installée à Ergué-Gaberic, l'usine Paprec a déménagé en octobre dernier à Briec. « Le site était devenu trop petit. Nous y étions depuis 2007, lorsque j'avais repris l'entreprise Delaire Recyclage. Pour le site de Briec, nous avons investi 3,5 M€ pour le foncier, le bâtiment et le matériel », indique Jean-Luc Petithuguenin. Un transfert qui paraît simple et qui a pourtant posé problème. « On a pris deux ans de retard ! », raconte le président. En cause, une ligne haute tension. « Je ne sais pas où et quand la faute a été commise, toujours est-il que la ligne qui passait au-dessus du site que nous avions choisi était trop basse par rapport à ce qui était indiqué sur les plans, se souvient-il. Il a fallu qu'ERDF intervienne. Mais le poteau, qui lui appartient, est dans le champ d'un agriculteur. Et celui-ci refusait le droit de passage aux équipes d'ERDF. » Quelques lettres au préfet, une indemnisation plus tard, le déménagement a bien eu lieu.




Doubler les volumes

Aujourd'hui, le site traite 2.000 tonnes de déchets par mois. Le carton représente la moitié, le bois 140 tonnes, les plastiques 250 tonnes et les déchets industriels banals 750 tonnes. « Nous recevons aussi de la ferraille et des gravats. 95 % de déchets que nous recyclons proviennent de clients industriels : Bolloré, Poult, Nobel Sport, Livbag, etc. », explique Stéphane Nevé, le directeur de l'agence de Briec, qui couvre une zone allant de Lorient au Nord-Finistère. Grâce au nouvel outil, l'objectif est de doubler le volume de déchets traités et atteindre 4.000 tonnes d'ici cinq ans. « Le site est dimensionné pour », ajoute Jean-Luc Petithuguenin, venu spécialement pour le première opération portes ouvertes du nouveau site. « L'usine finistérienne a été la plus petite de mon groupe. Aujourd'hui, elle ne l'est plus mais reste dans les 10 plus petites », note le président fondateur de Paprec, qui avoue « un certain tropisme breton car j'ai une résidence dans le Morbihan. J'adore la Bretagne. Cette région est très écologique contrairement à ce que peut renvoyer son image, à cause des algues vertes notamment. » Et ce n'est pas pour rien qu'il a ouvert son capital à un breton : Jean-Pierre Denis, président du Crédit Mutuel Arkéa. Fin 2012, Le fonds d'investissement Arkéa Capital Partenaire a investi 50M? au capital de la holding qui chapote l'entreprise de recyclage Paprec. Une opération « intuitu personæ », explique Jean-Luc Petithuguenin. Et le développement breton ne s'arrête pas là. Début juin, Paprec a remporté un appel d'offres de Rennes Métropole. Le groupe va y investir 20 millions d'euros dans une nouvelle usine (lire ci-dessous).




« Industrie d'avenir »

Pour le fondateur du groupe, le recyclage est une « industrie de pointe. Il y a 25 ans, j'ai pris un pari sur le recyclage qui s'est avéré gagnant. À l'époque, ça ne dérangeait pas d'enfouir les déchets. On peut aussi les composter, les incinérer. Le recyclage, c'est le quatrième mode et c'est celui qu'a décidé de privilégier l'Union européenne. Il est aussi au menu de la loi de transition énergétique de Ségolène Royal », se félicite l'entrepreneur. La loi prévoit, en l'état, un objectif de recyclage de 55 % des déchets non dangereux en 2025 et de 70 % des déchets du bâtiment et des travaux publics en 2020. « Mon ambition est de montrer que cette industrie n'est pas " dégueulasse ". Et contrairement aux idées reçues, on n'est pas en retard sur l'Allemagne. Le recyclage est une industrie d'avenir en France ! », martèle-t-il.

Paprec



(Briec) Président : Jean-Luc Petithuguenin Directeur de l'agence : Stéphane Nevé 12 salariés (4.000 dans le groupe) 7 millions d'euros de chiffre d'affaires (groupe : 1Md?) 02 98 66 73 50


www.paprec.com

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