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Olivier Le Strat : « Le financement de la technopole de Quimper a dû être réinventé »
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Olivier Le Strat président de la technopole de Quimper Olivier Le Strat : « Le financement de la technopole de Quimper a dû être réinventé »

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Olivier Le Strat est le dirigeant du fabricant d'instrumentation pour la télégestion Ijinus, à Mellac (Finistère). Depuis 2015, il est également président de la technopole de Quimper-Cornouaille. Il assurait en 2018-2019, la présidence de la fédération des 7 technopoles bretonnes.

Pour Olivier Le Strat, président de la technopole de Quimper, "il n'y a pas de concurrence entre les sept technopoles bretonnes, qui sont très complémentaires" — Photo : © Isabelle Jaffré

Le Journal des Entreprises : Quel bilan faites-vous de l'année 2018 pour la technopole de Quimper-Cornouaille ?

Olivier Le Strat : Le bilan 2018 est très positif. Nous avons accompagné 37 jeunes entreprises, 79 entreprises, 26 projets individuels et 19 projets collaboratifs. Notre objectif est de développer des projets innovants, sans distinction entre grand groupe, PME ou start-up. Je pense que nous y sommes parvenus. Le nombre d’accompagnements reste stable. Il y a la même volonté de traitement sur toute la Cornouaille. Même si, bien sûr, il y a davantage de projets à Quimper qu’au Cap Sizun. Nous maillons plutôt bien le territoire.

Par ailleurs, nous avons cinq projets européens retenus avec la Technopole comme partenaire. L’Europe est l’une de nos spécialités à Quimper, avec une véritable expertise pour épauler les entreprises dans leurs demandes d’aides européennes. L’autre est l’agro-industrie terre/mer, avec l’implantation en juin 2018 du CEA Tech.

Comment avez-vous su tirer votre épingle du jeu côté financement ?

O.L.S. : L’année a été marquée par la mise en place de loi NOTRe sur la décentralisation. Soudainement, nous avons dû aller chercher des financements auprès de la Région et des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Cela nous a un peu déstabilisés, mais a été un électrochoc pour le réseau des technopoles. Je suis d’un naturel optimiste et je vois le positif. Nous avons pu faire une remise à plat de nos rôles et avoir ce questionnement sur l’utilisation des fonds publics.

Au final, nous avons eu un très bon accueil des collectivités qui voient d’un bon œil l’"outil technopole". Nous avons d’ailleurs réussi à obtenir la participation à notre budget de la quasi-totalité des EPCI de notre territoire à la hauteur de leur capacité. Nous avons également mis en place un financement innovant avec Ludovic Jolivet, maire de Quimper. Une partie du financement est fixe, une autre se déclenche seulement si nous en avons besoin.

Vous venez de céder la présidence tournante de l’association des 7 technopoles bretonnes à Brest. N’y a-t-il pas concurrence entre vous ?

O.L.S. : Il n’y a pas de concurrence avec les sept technopoles bretonnes. Nous sommes très complémentaires. Chacun a sa spécialité et nous avons de bons équilibres, de bons échanges. J’ai l’impression qu’en Bretagne ce réseau fonctionne particulièrement bien, avec des relations fortes et anciennes, puisque le label date de 2008. À la pointe bretonne aussi, nous fonctionnons bien. Le label French Tech a été renouvelé pour la French Tech Brest+. L’État a choisi de mettre en avant des métropoles mais, sur notre territoire, Quimper, Morlaix et Lannion ne sont pas oubliés. C’est un projet collaboratif des trois technopoles. Par exemple, pour être validé, il fallait cinq sociétés labellisées Pass French Tech : deux sont basées à Quimper. Bien entendu, le gisement de start-up est plus important à Brest, mais elles existent sur tout le territoire de la French Tech Brest + et cela ne pose aucun problème. Nous nous adaptons aux besoins.

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