Novatech : La troisième vie du site de Pont-de-Buis

Novatech : La troisième vie du site de Pont-de-Buis

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Depuis deux ans, Novatech a investi 1,5million d'euros dans son site de Pont-de-Buis. Des machines renouvelées pour s'adapter à la stratégie de diversification.
— Photo : Le Journal des Entreprises

«Pour tout le monde ici, la visite du préfet de Région a été une fierté», explique Jean-Yves Bonnet, directeur de l'usine de Novatech à Pont-de-Buis. Début septembre, Michel Cadot a en effet fait le déplacement jusqu'en Finistère dans le cadre des aides accordées par la Datar, à IEF Aero notamment. Novatech étant l'un des membres du cluster de l'aéronautique breton. Ce secteur est devenu, depuis deux ans, l'un des axes de développement pour le fabricant d'électronique. Un axe parmi d'autres cependant: des entreprises de la défense, des télécommunications, du multimédia, de l'électroménager, de la géo-localisation et de la pétrolière font aussi partie des clients de Novatech. Une stratégie de diversification qui vient d'une leçon tirée de l'expérience du site finistérien. Car à Pont-de-Buis, le plan de sauvegarde de l'emploi de 2009 est encore dans les mémoires. Un moment douloureux dans l'histoire de l'entreprise. Ex-Matra, puis Solectron, l'usine de Pont-de-Buis a subi 66 licenciements dont une partie est passée devant le tribunal des prud'hommes.




1,5M€ d'investissementen deux ans

Aujourd'hui cependant, Novatech tente de tourner la page. Selon le magazine l'Usine nouvelle, le groupe est le cinquième sous-traitant électronique français. Comment ont-ils inversé la tendance? «C'est grâce aux équipes», insiste Alwyn Rea, le directeur général délégué, arrivé en mai2009. «Nous avions une stratégie en tête, mais c'est parce que les salariés étaient derrière que cela fonctionne!» La direction a commencé par investir dans les outils de production: 1,5million d'euros depuis deux ans. D'ici à la fin de l'année, ce sera au tour de l'infrastructure informatique d'être changée. Le choix a été fait de mettre l'argent à l'intérieur de l'usine, dans la modernisation des machines «Alors, oui, on aimerait aussi s'occuper de l'extérieur», ajoute Alwyn Rea en montrant les bardages jaunes du vieux bâtiment. «Mais il y a des priorités!»




Plus de flexibilité et plus de clients

Pour accompagner ces investissements, la nouvelle stratégie se tourne vers la recherche de nouveaux clients. Pas question de concurrencer les Asiatiques uniquement par le niveau de prix, Novatech mise donc sur l'introduction de la notion de services. «On s'adapte aux demandes. Nous sommes aujourd'hui capables de livrer directement aux donneurs d'ordre aux États-Unis, par exemple. Pour un autre client, nous avons carrément réorganisé un atelier», explique Alwyn Rea. Une flexibilité qui permet de gagner des clients, même dans des secteurs plutôt habitués à aller voir du côté asiatique. «Nous avons développé une carte pour un téléphone portable de l'avenir. Certes, les séries seront fabriquées ailleurs, mais pour la conception, c'est ici que ça s'est fait», se félicite le directeur général délégué. Grands fournisseurs de l'armée, des télécoms, industriel de l'électroménager, entreprise du médicale et même un pétrolier, la clientèle de Novatech est éclectique. Ils sont une trentaine d'actifs, une cinquantaine en tout. «On ne raisonne plus vraiment en terme de secteurs car les lignes sont brouillées. Un smartphone aujourd'hui: télécommunications ou multimédia?», demande Alwyn Rea. La règle de non-dépendance à un secteur s'applique donc ici par entreprise. Aucune ne doit peser plus de 12% dans le chiffre d'affaires du groupe breton. Pour accommoder les clients, les délais aussi ont été resserrés. «Le carnet de commandes varie entre trois jours et trois semaines. C'est très court dans notre secteur, indique le directeur du site. C'est notamment à cela qu'on voit que le marché n'est plus du tout le même qu'il y a cinq ans.»




Travail en réseau et visibilité

Le travail avec le client s'approche même d'une association. «On travaille toujours ensemble pour élaborer le process industriel, du prototype à la série. Sinon ce n'est pas possible», dit Jean-Yves Bonnet. Novatech compte un bureau d'étude de six personnes, en lien avec d'autres bureaux partenaires. Un travail en réseau devenu essentiel. «C'est aussi pour cela qu'on fait partie d'IEF Aero. L'idée est de se connaître entre nous, mais aussi d'être plus visible des industries françaises ou étrangères. Il faut faire savoir qu'il y a ici, en Bretagne des compétences et de l'innovation dans les TIC, dans l'aéronautique, déclare Alwyn Rea. C'est comme cela que l'on ramènera du business.»

Novatech Technologies



(Pont-de-Buis) Directeur général délégué: Alwyn Rea 230 salariés 96M€ de chiffre d'affaires (groupe) 02 98 81 32 40