C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour Sobrefer, entreprise bien connue dans le secteur du BTP finistérien. Dirigée depuis près de vingt ans par Hervé Kermorgant, par ailleurs président de la CPME du Finistère, cette PME installée à Locmaria-Plouzané est reprise par Florent Bonniou. À 43 ans, cet ingénieur en travaux publics qui a dirigé pendant douze ans l’entreprise brestoise GTIE Armorique (50 salariés, 8 M€ de CA), une filiale du groupe Vinci spécialisée dans les réseaux d’énergie et télécoms, cherchait en effet un nouveau challenge à relever. "Nous avons commencé à travailler sur cette reprise en janvier 2021, en nous voyant ensuite régulièrement pour qu’Hervé me donne toutes les informations nécessaires avant son départ en retraite début 2022", retrace Florent Bonniou, qui a officiellement repris 100 % du capital de l’entreprise en octobre.
Mille tonnes d’acier par an
Créée en 1972 par Gaby Leizour, la Société Bretonne de Ferraillage (Sobrefer) réalise des armatures métalliques permettant de renforcer les éléments de construction en béton. En 2002, Hervé Kermorgant, le neveu du fondateur, a repris les rênes de l’entreprise. Sous sa houlette, la Sobrefer monte en puissance en doublant ses effectifs pour atteindre une vingtaine de salariés, ainsi que sa surface de production qui passe à 1 200 m² d'ateliers. La PME bretonne traite chaque année près de mille tonnes d’acier livrées aux plus grands donneurs d’ordres du BTP finistérien (Eiffage, Angevin, Vinci, Britton, Marc, Tanguy Matériaux, etc.). Rentable, la Sobrefer a réalisé un chiffre d’affaires de près de 2,5 millions d’euros en 2020. "Le négoce représente environ un tiers de notre activité, le reste étant de la production d’armatures à façon", détaille Hervé Kermorgant.
Un projet d’extension en vue
S’il ne compte pas révolutionner son fonctionnement, Florent Bonniou a d’ores et déjà quelques axes de développement dans les cartons. "Nous travaillons sur un projet d’extension qui devrait être opérationnelle d’ici trois ou quatre ans et devrait nous amener à recruter au moins un soudeur supplémentaire", confie ainsi le nouveau dirigeant. Ce dernier compte également renforcer le bureau d’études dans les années à venir. Et pour anticiper le remplacement de certains départs en retraite, Florent Bonniou mise notamment sur l’apprentissage, avec l’arrivée en septembre d’un étudiant de BTS en alternance.
D’ici là, il devra continuer à satisfaire ses clients dans un contexte compliqué par les conséquences de la crise sanitaire. "La hausse du cours de l’acier nous pénalise car nous travaillons sur des chantiers de plusieurs mois, mais cela finira bien par se stabiliser et d’ici là, on peut compter sur la solidarité de nos clients", estime celui qui peut aussi compter sur une tendance forte du marché : la hausse de la demande d’éléments préfabriqués en béton, qui permettent de raccourcir les délais de livraison et de pallier le manque de personnel qualifié sur les chantiers.
