Navtis se développe tous azimuts
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Navtis se développe tous azimuts

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Bruno Pivain devient l’actionnaire majoritaire de Navtis. Il avait racheté l’entreprise brestoise de réparation navale et maintenance industrielle en 2012 avec le fonds Nestadio Capital et le groupe Jencyel. Depuis, il a fortement développé l’activité pour former un groupe de 430 personnes. Installé en Bretagne, en Normandie et dans les Pays de la Loire, il n'hésite plus à aller chercher des marchés à l’international.

— Photo : © Isabelle Jaffré

C’est une nouvelle étape importante dans la vie du groupe brestois Navtis. Bruno Pivain en est devenu, cet été, l’actionnaire majoritaire, en reprenant les parts du fonds Nestadio Capital et du groupe Jencyel. Il avait repris l’entreprise brestoise de réparation navale et maintenance industrielle en 2012 avec ces partenaires. En sept ans, le dirigeant a fortement développé l’activité pour former un groupe de 430 personnes (contre 163 en 2012) qui réalise désormais 40 M€ de CA (11 M€ en 2012).

« Nous sommes passés de la PME à l’ETI, dans le respect des engagements pris au départ, tout en gardant l’esprit familial, et avec un fort ancrage breton », explique le PDG. Un ancrage démontré dans l’investissement - dont le montant n’a pas été dévoilé - dans un nouveau siège social à Brest. « On était trop à l’étroit. En 2018, nous avons recruté 108 salariés. Cette année, nous avions besoin de 60 personnes ! » Le groupe a donc pris possession de 480 m² de bureaux au port de commerce, non loin de son atelier.

Des chantiers de Dunkerque à Bordeaux

Déjà présente à Cherbourg (100 salariés), l’entreprise a repris, en 2015, Leroux & Lotz Timolor, qui était en difficulté. « Nous avons pu ainsi nous implanter à Lorient et à Saint-Nazaire », indique-t-il.

À Saint-Nazaire, la greffe a bien pris, avec une centaine de salariés et la construction d’un bâtiment de plus de 2 M€ pour les accueillir. Livraison prévue au premier semestre 2020. « La situation était malheureusement plus compliquée pour Timolor à Lorient. Nous ne sommes pas parvenus à redresser le site », regrette le patron, qui a dû fermer Navtis Bretagne Sud fin 2017.

En s’appuyant sur ses implantations, l’ambition du groupe Navtis est aujourd’hui de répondre à des chantiers de la Manche à l’Atlantique. « Jusqu’à Dunkerque, avec Navtis Normandie, et à Bordeaux, avec Navtis Pays de la Loire », précise Bruno Pivain.

Une diversification dans les énergies

Depuis quelques années, le groupe s’est aussi diversifié. Partenaire de longue date de Naval Group (ex-DCNS), l’entreprise est spécialisée dans la construction et la réparation navale militaire et civile. Mais l’activité a, petit à petit, évolué vers davantage d’industrie, mais aussi dans les secteurs de l’oil & gas et des énergies marines renouvelables (EMR), avec les hydroliennes de Guinard Énergies ou de Sabella. « Sur ce dernier secteur, nous sommes en ce moment en attente, comme toute la filière », note cependant le dirigeant, qui a également été président de Bretagne Pôle Naval.

Le groupe brestois Navtis est spécialisé, notamment, dans la réparation navale. — Photo : © Navtis

L'export passe de 0 à 20 % du CA en 3 ans

En attendant un décollage des EMR, c’est le défi de l’international qui attend le groupe Navtis. « Il y a trois ans, notre chiffre d’affaires à l’export était de zéro. En 2018, nous avons atteint 14 % du CA. Nous devrions atteindre 20 % en 2019 », sourit Bruno Pivain. Une réussite dont il est fier, mais qu’il avait bien préparée. « On n’était pas obligé d’y aller, mais je savais qu’il faudrait le faire à un moment donné », raconte-t-il.

Le patron donne alors une mission à Wendy Delacour, en charge du développement et de la mutualisation des processus du groupe sur le territoire national : sonder un peu les possibilités. « Avant toute chose, j’ai fait le tour des salariés, explique celle qui a intégré la direction générale du groupe il y a quatre ans. Je voulais savoir qui serait volontaire pour des missions à l’étranger. Comment, à quelles conditions, quelles étaient les réticences, etc. » La démarche révèle que les volontaires sont assez nombreux. « Nous avons ensuite fait des réunions pour expliquer ce qu’on voulait faire. L’objectif était que ce soit un projet réellement commun. Que chacun, même s’il ne partait pas, se sente impliqué. »

« Chaque mission à l'étranger est un projet d’entreprise, que l’on souhaite collégial. On veut que nos salariés partent heureux. »

Pour les marchés, la visibilité donnée en tant que sous-traitant de Naval Group donne un coup de pouce, sans être systématique. Navtis décroche ainsi des contrats de défense au Brésil, d’infrastructures et d’EMR en Malaisie. « Nous venons de démarrer un contrat de deux ans en Arabie Saoudite et nous avons des projets en Inde », détaille Wendy Delacour.

Chaque mission à l’étranger est préparée en concertation avec les salariés et peut être décalée selon les besoins, familiaux ou autres. « On n’envoie que des gens en CDI. C’est un projet d’entreprise, mais que l’on souhaite collégial. Il n’est pas question d’envoyer des "mercenaires", par exemple. On veut que nos salariés partent heureux, sans crainte et avec un minimum de soucis. Et si cela fonctionne si bien, c’est grâce au travail de Wendy Delacour sur l’humain », insiste Bruno Pivain. Une recette sur laquelle il compte encore s’appuyer pour développer le groupe dans les années à venir.

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