Le site de Morlaix Enrobés (3 salariés, entre 7 et 8 M€ de CA en 2022) vient de retrouver une seconde jeunesse grâce à des travaux de modernisation d’un montant de 5,5 millions d’euros. Basée dans le Finistère, à Morlaix, l’ancienne usine, spécialisée dans la fabrication de matériaux bitumeux, cogérée par Eurovia et Colas et mise en service en 1981, était "à bout de souffle et plus énergivore", relève Jérôme Pée, chef de secteur Colas Morlaix, qui vient d’inaugurer le nouvel équipement industriel. L’opération s’est déroulée en sept mois, "entre octobre 2021 et juin 2022, période la moins pénalisante pour notre activité", retrace Romain Quéré, chef d’agence Eurovia à Morlaix.
40 % de matériaux de récupération utilisés
Aujourd’hui, Morlaix Enrobés est capable de produire 200 tonnes d’enrobés par heure, pour une production quotidienne située entre 400 et 500 tonnes. "Nous pourrions monter jusqu’à 2 000 tonnes par jour, mais il faudrait trouver le marché pour écouler !", explique Jérôme Pée. Lors de la rénovation de la RN12 en juin 2022, de Landivisiau vers Saint-Servais, 1 500 tonnes par jour étaient produites. En clair : Morlaix Enrobés est devenu plus réactif, et permet d’alimenter davantage de clients tiers (entreprises, collectivités, etc.). Une clientèle essentiellement située dans le nord et centre Finistère.
Le nouveau site permet aussi d’incorporer davantage de produits recyclés. En moyenne, 40 % de matériaux de récupération provenant de chaussées et trottoirs sont réutilisés, contre 12 à 15 % avec la précédente usine. Un gain en matière de granulats, de bitume et moins de ressources prélevées dans les carrières situées dans un rayon de 25 km. Des efforts sont aussi réalisés pour économiser l’électricité et le gaz consommés.
Dernière amélioration, Morlaix Enrobés est désormais "prêt pour une meilleure intégration dans l’environnement et pour concentrer le bruit à l’intérieur. Avant, tout était ouvert avec une volatilité des poussières plus importante", indique Romain Quéré.
L’ensemble des travaux se sont déroulés dans un cadre réglementaire serré, relatif au renforcement de la protection de l’environnement. "Nous devions construire en lieu et place de l’ancienne usine, avec la même hauteur car nous sommes dans le couloir aérien de l’aérodrome. Sans oublier la loi littoral, la loi Barnier avec la RN12 à proximité et la classification zone protégée du bois de Langolvas", indique Romain Quéré. Sans oublier un surcoût de 25 % de la facture à la suite de la hausse du prix des matériaux (acier, bois, etc.) et du contexte inflationniste.
D’autres améliorations envisagées
Dans les années à venir, le site pourrait connaître d’autres améliorations, dont l’installation de panneaux photovoltaïques. L’idée avait été évoquée lors de l’étude antérieure aux travaux de modernisation mais abandonnée pour raisons budgétaires.
La zone de stockage des matériaux pourrait aussi bénéficier d’un abri, dans un souci d’économies d’énergie. "Quand vous rentrez des matériaux mouillés dans le malaxeur, il faut d’abord les sécher et donc chauffer d’autant plus, justifie Jérôme Pée. Le site va continuer à évoluer, il n’est pas figé."
