Créée en 1994 par Tanguy Kernoa et Bruno Le Pezron, rejoint plus tard par Arnaud Le Roy, Menlog n’a plus rien à voir avec la société informatique de l’époque. « On faisait de tout, pour les professionnels comme pour les particuliers », raconte Tanguy Kernoa. Petit à petit, les deux créateurs s’intéressent au logiciel de caisses et à la gestion de magasins. Aujourd’hui, l’entreprise de Pont-l’Abbé est reconnue comme l’un des spécialistes du secteur. Le basculement a eu lieu à la fin des années 90, petit à petit, grâce aux demandes de clients. « Quand on a décidé d’aller dans cette voie-là, nous avons réalisé une refonte de nos produits. Ça n’a pas été simple car ce n’était pas un métier que l’on connaissait. » Une difficulté qui est devenue une force. « Nos concurrents venaient de la caisse enregistreuse traditionnelle. Venant de l’informatique, nous n’avons pas la même vision. Nous anticipons d’autres besoins. L’ergonomie, les données ou le big data, on maîtrisait déjà ! »
Des petits commerces aux grandes chaînes
Les produits de Menlog séduisent aujourd’hui environ 2 000 clients en France et en Belgique, aussi bien des commerces indépendants que des groupes, des franchisés, des artisans, des TPE, des PME. « Les chaînes, notamment, recherchent beaucoup l’analyse de données. Mais notre force, c’est d’être aussi proche du terrain avec des petits commerces. Cela nous permet d’avoir des remontées et d’élargir notre gamme de fonctionnalités », explique Tanguy Kernoa. Menlog gère aussi le matériel lié aux systèmes d’encaissements et fait de la télémaintenance avec une équipe de 7 personnes.
Avec 4 M€ de chiffre d’affaires en 2018 pour 27 salariés, Menlog a de belles perspectives de croissance « Nous avons accéléré depuis quatre ans et doublé notre chiffre d’affaires. » Prudents, les trois associés ont attendu avant de lancer un investissement de 1,5 million d’euros pour la rénovation d’un bâtiment près de la gare de Pont-l’Abbé. Dans leurs nouveaux locaux, ils disposeront de 1 600 m², stockage compris. « Nous occuperons deux plateformes. Il en restera une sur laquelle on pense proposer un espace de coworking », indique Tanguy Kernoa. Déménagement prévu cet été… si tout se passe comme prévu.
Problème de fibre
Car malheureusement, les patrons voient leur projet vaciller. En cause : la fibre optique. Promise dans le quartier de la gare fin 2018, elle n’est toujours pas installée. « On nous parle maintenant de 2020… Mais pour nous c’est indispensable ! », tempête Tanguy Kernoa. Eux qui avaient choisi de rester à Pont-l’Abbé alors que d’autres communes tentaient de les attirer le regretteraient presque. « On nous dit de prendre la fibre privée, mais ce n’est pas le même coût. Ça remet en cause nos projets de croissance. » L’embauche de personnel pour la télé assistance est notamment compromise. « On ne peut pas prendre des gens qui ne pourront pas travailler faute d’un réseau insuffisant », regrette-t-il. Dans l’attente d’une solution, les travaux de leurs nouveaux locaux se poursuivent.
