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L'horizon se dégage enfin pour la Brittany Ferries
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L'horizon se dégage enfin pour la Brittany Ferries

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Profitant de l’organisation à Brest du One Ocean Summit pour dévoiler le Salamanca, son nouveau navire propulsé au GNL qui accueille pour quelques jours le QG de ce sommet international sur la protection des océans, la Brittany Ferries affiche désormais son optimisme après deux années sinistrées par la crise sanitaire et le Brexit.

La Brittany Ferries a enfin pris livraison du Salamanca, son nouveau navire propulsé au GNL, à l’occasion du One Ocean Summit qui se déroule du 9 au 11 février à Brest. De gauche à droite : Frédéric Pouget, directeur du pôle armement, Christophe Mathieu, président du directoire et Jean-Marc Roué, président du conseil de surveillance — Photo : Jean-Marc Le Droff

Le Salamanca, nouveau fleuron de la Brittany Ferries (2 474 salariés, 202, 4 M€ de CA en 2021) et premier navire de sa flotte propulsé au gaz naturel liquéfié, a fait une entrée remarquée dans le port de Brest. Amarré sur un éperon de la base navale, l’imposant ferry de 340 cabines capable d’embarquer plus d’un millier de passagers a en effet été choisi pour accueillir le QG de l’organisation du One Ocean Summit, sommet mondial de la protection des océans qui réunit une quarantaine de délégations internationales les 9, 10 et 11 février à Brest. L’occasion pour Jean-Marc Roué, président du conseil de surveillance, et Christophe Mathieu, président du directoire, d’afficher enfin leur optimisme après deux années noires durant lesquelles le Brexit et la crise sanitaire ont fortement impacté l’activité de la Brittany Ferries qui avait réalisé 469 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2019.

Réservations en hausse

Capable de transporter un millier de passagers, le nouveau fleuron de la Brittany Ferries n’est pas passé inaperçu dans la base militaire de Brest, à l’occasion du One Ocean Summit — Photo : Jean-Marc Le Droff

"Vous n’imaginez pas la joie que l’on ressent en sachant que l’ensemble de notre flotte va à nouveau pouvoir naviguer !", se félicite ainsi Jean-Marc Roué, qui ne boude pas non plus son plaisir d’être enfin à bord du Salamanca, premier d’une série de trois navires hybrides propulsés au GNL programmée pour renouveler la flotte de la Brittany Ferries d’ici 2025 et réduire son impact environnemental. "Quand nos trois navires seront livrés, nous pourrons réduire de 43 % les émissions de CO2 par passager transporté", souligne Jean-Marc Roué.

Pour mémoire, le Salamanca assurera des liaisons entre Portsmouth en Angleterre et Santander et Bilbao, en Espagne. Un marché en plein essor pour la compagnie roscovite, à l’heure où le transmanche ne représente plus que 50 % de son activité et qu’elle est également de plus en plus active sur les liaisons Irlande-Espagne.

"Côté réservations, les lignes transmanche risquent d’être moins dynamiques cette année encore. En revanche, nous avons beaucoup développé les lignes Angleterre-Espagne et Irlande-France. Et nous avons quasiment doublé le nombre de réservations entre l’Irlande et l’Espagne depuis 2019", se félicite Jean-Marc Roué. Les recrutements sont à l’avenant, la Brittany Ferries cherchant à recruter près de 400 saisonniers à partir d’avril.

Situation financière stabilisée

Côté finances aussi, l’horizon semble se dégager après deux années sinistrées. "La crise sanitaire nous a amenés à contracter un total de 122 millions d’euros de dette auprès de douze banques, que nous commencerons à rembourser en 2025 et sur huit ans. Mais c’est la seule et unique dette à notre bilan", rassure le président du conseil de surveillance. Une somme qui correspond peu ou prou au prix du Salamanca, acheté en leasing avec option d’achat à l’armateur suédois Stena et loué pour un loyer d’une dizaine de millions d’euros par an sur cinq ans. Pour compenser son préjudice lié à l’impact de la crise sanitaire, qu’elle estime au total à près de 220 millions d’euros, la Brittany Ferries a par ailleurs bénéficié d’une subvention de 6 millions d’euros de la Région et de 45 millions de l'État, ainsi que de l'annulation de 10 millions d’euros d’avances remboursables auprès de l’Ademe. De quoi envisager enfin plus sereinement l’avenir après deux ans de tempête.

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