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Les Recycleurs Bretons : vers une filière de déconstruction de navires
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Les Recycleurs Bretons : vers une filière de déconstruction de navires

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Avec l'achèvement, en juin, du chantier de déconstruction du Captain Tsarev, les Recycleurs Bretons sont désormais parés pour lancer une véritable filière de démantèlement de navires à Brest, où ils ont investi près de 8 millions d'euros.

— Photo : Le Journal des Entreprises

« Nous n'en sommes pas à notre coup d'essai », sourit Pierre Rolland, le P-dg des Recycleurs Bretons. Et de fait, si le démantèlement du Captain Tsarev reste le plus gros chantier de ce type que l'entreprise brestoise ait mené à bien, elle oeuvre dans ce domaine depuis 2004, avec le démantèlement du ponton-grue de Landévennec.

Sur le créneau depuis 2004

« Ça nous a permis de faire nos premières armes, nous avons été l'une des premières entreprises en France à nous lancer dans la déconstruction de navires, nos seuls concurrents français sont au Havre et à Bordeaux », poursuit le P-dg. Suivront notamment des navires de la Marine Nationale, des remorqueurs, des navires de servitude, ou encore le TK Bremen, cargo de 110 mètres et de 6.600 tonnes, échoué à Erdeven en 2011. C'est ce dernier chantier qui permettra aux Recycleurs Bretons de mettre en œuvre tous les métiers de l'entreprise : dépollution, désamiantage, valorisation, négoce et ventre des matières récupérées et, forcément, déconstruction.

Activité complémentaire

Une façon pour l'entreprise d'intervenir en amont de son cœur de métier : la production de matières premières secondaires destinées à l'industrie. « C'est une activité complémentaire qui ne représente pour l'instant que 10 % de notre chiffre d'affaires, mais nous espérons pouvoir porter ce chiffre à 20 ou 25 % à moyen terme », confie Pierre Rolland, qui semble avoir des touches sérieuses pour de futurs chantiers de ce type. Car avec le Captain Tsarev, - un chantier qui aura mobilisé vingt ETI pour un total de 20.000 heures de production et livré dans les temps malgré un tragique accident (*)-, les Recycleurs Bretons concrétisent donc ce qu'ils voient comme la structuration d'une nouvelle filière à Brest.

Une piste de diversification pour le port de Brest ?

« Après avoir investi 8 millions d'euros dans nos infrastructures et embauché trois personnes supplémentaires, nous visons le marché de la déconstruction de navires entre 1000 et 2000 tonnes », détaille celui qui a par ailleurs noué des partenariats avec les collectivités territoriales, la CCIMBO et une dizaine d'entreprises régionales. Trois embauches supplémentaires devraient suivre à moyen terme. « C'est un vrai atout de pouvoir bénéficier des savoir-faire locaux, et cette activité devrait permettre au port de Brest de se diversifier. Sans compter que nous souhaitons privilégier de plus en plus la voie maritime pour le transport, et c'est d'ici que nous comptons exporter nos ferrailles autres matières », conclut Pierre Rolland.

(*) En août 2016, un dégagement de gaz carbonique sur le chantier de déconstruction du Captain Tsarev avait fait cinq victimes. L'une d'entre elles n'avait pas pu être réanimée. Une enquête est en cours.

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