Quimper
« Les missions à l’étranger permettent aussi un partage d’expériences »
Interview Quimper # International

Estelle Le Pape présidente de MCA Process à Quimper « Les missions à l’étranger permettent aussi un partage d’expériences »

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Estelle Le Pape, dirigeante de MCA Process à Quimper depuis 2008, part régulièrement en missions économiques à l’étranger. En mars 2019, elle participait à celle organisée par Bpifrance à Dubaï, composée uniquement de femmes cheffes d’entreprises.

— Photo : © DR

Vous avez participé à la mission « French Women CEOs » aux Émirats Arabe Unis, organisé par Bpifrance en mars dernier. Pourquoi ?

Estelle Le Pape : MCA Process a été créée en 1985 par mon père, Philippe Le Pape. J’ai repris les rênes en 2008, après avoir occupé différents postes dans la société (dessinatrice, responsable de service, etc.). L’entreprise compte aujourd’hui 60 salariés pour 11 millions d’euros de chiffre d’affaires. Nous sommes spécialisés dans la conception et la fabrication de process pour les industriels de l’agroalimentaire et nous réalisons 30 à 40 % de nos ventes de machines sur-mesure à l’export. Nous sommes présents au Brésil, au Mexique, Russie (avec un VIE), Angleterre, Lituanie, etc. Avec mon équipe, nous faisons 2 à 3 missions à l’étranger par an, plus des salons.

Le Moyen-Orient est un grand marché de l’agroalimentaire, de fait, c’est un secteur géographique qui correspond à l’entreprise. J’étais déjà allée au Qatar. La mission à Dubaï m’intéressait donc particulièrement. On cherche un agent dans la région. C’était le bon moment. Et, historiquement, nous avons été très bien accompagnés par Bpifrance (et les structures qui l’ont précédée comme Oseo) sur l’export, avec l'Accélérateur International dont nous faisons partie, mais aussi sur l’innovation. C’est un partenariat de longue durée.

Que vous a apporté le fait de voyager uniquement avec d’autres femmes cheffes d’entreprise ?

E. L. P. : Honnêtement, cela n’a pas été un facteur dans ma décision d'y participer. Je suis pour la mixité des échanges. Je ne fais pas partie de réseaux de femmes cheffes d’entreprise, par exemple.

Cependant, j’ai trouvé très intéressant d’échanger avec les autres femmes dirigeantes du groupe. J‘ai découvert des parcours incroyables. Dans toutes les missions, on partage nos expériences et j’en ressors souvent très motivée.

Sur place, le fait que nous étions des femmes n’a rien changé non plus. Nous avons été très bien accueillies à Dubaï. Nous avons même rencontré des femmes membres du gouvernement. Selon moi, participer à une mission avec uniquement entre femmes, ou avec des hommes ne change pas foncièrement les choses. D’autant plus que nous étions accompagnées de membres de Bpifrance et Business France. Il n’y avait pas « que » des femmes !

Le voyage a-t-il porté ses fruits pour votre entreprise ?

E. L. P. : C’est encore trop tôt pour le dire. Mais j’ai pu rencontrer plusieurs sociétés qui correspondaient bien à notre cible. La préparation en amont par Business France a été très bien réalisée. J’ai pris de très bons contacts sur place. Il n’y a rien de signé mais des projets sont en discussion. J’envisage d'ailleurs d’aller à un prochain salon à Dubaï pour poursuivre ce travail de prospection.

Pour moi, c’est une mission réussie. Ce n’est pas toujours le cas ! Je repense à un voyage en Inde où j’ai senti que le marché n’était pas encore assez mûr. Dans ces cas-là, on est déçu et on a l’impression d’avoir perdu son temps en s’étant déplacé. Mais c’est toujours un risque quand on part dans un pays où l’entreprise n’est pas encore présente.

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