Finistère
La Maison Le Goff veut élargir ses horizons
Finistère # Agroalimentaire

La Maison Le Goff veut élargir ses horizons

S'abonner

La Maison le Goff, créée en 1950 par Roger et Yvette Le Goff à Morlaix, a été reprise il y a un an par le fonds parisien Bio Conquête. L’entreprise va investir 5 millions d’euros dans les cinq ans à venir pour se moderniser et se lancer à l’export.

— Photo : © Isabelle Jaffré

C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour la Maison Le Goff (30 salariés, 4,2 M€ de CA). Rachetée fin avril 2019 par le fonds parisien Bio Conquête, la biscuiterie de Saint-Martin-des-Champs, créée en 1950, va investir 5 millions d’euros en cinq ans. Objectif : moderniser l’usine, qui n’a pas connu d’investissement depuis 20 ans. Il est également prévu une extension de 2 000 m² de l’usine, qui compte actuellement 4 000 m². L’achat de nouveaux fours est aussi au programme.

Jusqu’en 2019, l’entreprise était toujours dirigée Yvette Le Goff, 90 ans. « Une femme d’affaires hors pair », selon Marie-Laure Jarry, qui lui a succédé à la direction générale. Mais la biscuiterie avait eu du mal à s’adapter aux changements de la filière agroalimentaire et aux demandes de la grande distribution. « La société a fait jusqu’à 8 millions d’euros de chiffre d’affaires. Notre objectif est de retrouver ce niveau d’ici cinq ans, c’est-à-dire doubler le chiffre d’affaires actuel », indique Marie-Laure Jarry.

Bio et innovation

Pour se développer, la Maison le Goff a donc décidé d’enclencher plusieurs leviers. L’entreprise travaille historiquement à 100 % pour la GMS avec des marques de distributeurs. Pour mieux faire connaître ses biscuits et gâteaux bretons, Marie-Laure Jarry a néanmoins lancé la marque Maison Le Goff en 2019. La société s’est aussi fait certifier bio, une demande de son actionnaire. « Depuis toujours, les recettes sont réalisées sans conservateur, le bio est une suite logique de cette démarche », note la directrice générale qui a créé dès juin 2019 un service R & D dans l’entreprise avec l’arrivée d’une responsable, Camille Blain. La gamme a ainsi été élargie et Maison Le Goff a sorti cette année le premier quatre-quarts sans phosphate.

Grâce à sa certification bio, la société intéresse désormais de grandes marques de bio et veut aller plus loin dans l’innovation vers des recettes plus « propres ». Un retour au naturel demandé par les consommateurs comme par les enseignes, même si ces dernières ont encore du mal à franchir le pas. « Le goût est différent de ce qu’on a désormais l’habitude de manger, les produits se conservent moins longtemps… Autant de freins au changement », regrette la directrice générale. « Nous travaillons actuellement avec Finistère 360° sur des recettes de biscuits aux algues », ajoute Camille Blain. D’autres projets sont aussi dans les cartons comme les biscuits pour sportifs ou encore les gâteaux vegan (sans œuf ni lait). « Un véritable challenge ! », reconnaît la dirigeante.

Chine, Japon, Pologne…

Ces innovations, dont les recettes peuvent paraître étranges en France vont permettre d’ouvrir de nouveaux marchés à l’étranger pour la biscuiterie. « Les goûts de la clientèle étrangère sont différents et les consommateurs étrangers n’apprécient pas les mêmes saveurs que les Français », explique Marie-Laure Jarry, qui vise la Chine et le Japon avec le projet de biscuits aux algues, mais aussi la Pologne avec les biscuits vegan. « D’ici trois ans, nous espérons réaliser 30 % de notre chiffre d’affaires à l’export. Nous ne pouvons pas compter que sur le marché français si nous voulons atteindre nos objectifs de croissance », conclut Marie-Laure Jarry.

Finistère # Agroalimentaire