« C'est la même chose pour toutes les entreprises dont les dirigeants arrivent à un certain âge ; il faut penser à la suite », explique Jean-Yves le Goasduff, frère aîné de François et Pierre, la fratrie (66, 63 et 61 ans) qui dirige l'entreprise familiale Goasduff. Le 5 juillet dernier, ils sont donc entrés en négociations exclusives avec les deux géants Belgabroed, situé à Merksplas en Belgique et DanHatch, situé à Vraa au Danemark, pour la reprise du couvoir familial à Plabennec.
La famille reste à la gestion opérationnelle
Belgabroed (190 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2016 ; 125 salariés) et DanHatch (150 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2016 ; 320 salariés) souhaitent reprendre le flambeau par l'intermédiaire d'une société 50/50 majoritaire dans le capital. La famille Goasduff, elle, continuera en tant qu'actionnaire minoritaire important. Elle reste également en charge de la gestion du quotidien avec notamment le fils de Jean-Yves Goasduff, François-Marie. « C'était compliqué de reprendre seul les rênes pour lui. Par contre, son profil intéresse les repreneurs. » Le secteur des couvoirs connaît une concentration mais cette donnée n'a pas pesé dans la décision, dixit Jean-Yves Goasduff. « Les entreprises de toutes tailles ont leur place. On a rencontré chez Belgabroed et DanHatch de vrais professionnels, des gens performants. Le contact est très bien passé. Si au départ, on a cherché dans tous les sens, on a très vite commencé à discuter ensemble. »
Ambitions européennes
Les deux repreneurs font entrer Goasduff dans une autre dimension. Avec aujourd'hui 22 millions d'euros de chiffres d'affaires, 97 salariés - 137 en incluant les éleveurs et les sous-traitants, le couvoir de Plabennec espère poursuivre son développement régional, voire national. « Avec Belgabroed et DanHatch, l'ambition est clairement européenne. » Actuellement, Goasduff vend 300.000 oeufs à couver à ses confrères français ou étrangers et 1,2 million de poussins, essentiellement dans l'Ouest de la France avec des clients comme LDC, Sanders, etc. L'entreprise, qui a démarré en tant que ferme de cinq hectares, possède aussi des moyens de production pour les aliments de 50.000 tonnes par an, utilisés à 50 % pour ses propres besoins.
Investissements à venir
Côté élevages, deux tiers sont propriété de l'entreprise et vingt éleveurs sont intégrés. En tout, cela représente 31 sites différents et 97.100 m². Le couvoir en lui-même a une capacité de production de 1,35 million de poussins par semaine. Pour poursuivre le développement, les nouveaux actionnaires ont prévu un plan d'investissement qui n'est pas encore définitif, mais qui devrait atteindre 2 à 3 millions d'euros.
