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La Chocolaterie se développe entre Bretagne et Brésil
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La Chocolaterie se développe entre Bretagne et Brésil

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La Chocolaterie vient d'inaugurer son nouveau siège social à Saint-Thonan, dans le Finistère. Le bâtiment, pour lequel 6,5 millions d’euros ont été investis, accueille un atelier, une boutique, un restaurant mais aussi une serre tropicale. Une façon de rappeler que la PME produit son propre cacao au Brésil.

Olivier Bordais a souhaité mettre une serre tropicale au siège de Saint-Thonan pour rappeler d’où vient le cacao de la Chocolaterie — Photo : La Chocolaterie

Après deux ans de travaux, La Chocolaterie (90 salariés) a enfin pu inaugurer, début mars, son nouveau siège de 3 000 m² à Saint-Thonan. Un investissement de 6,5 millions d’euros pour le fabricant de chocolats fins né en 2011 à Landerneau. "C’était un véritable défi de faire nos bureaux, l’atelier, la boutique, le restaurant mais surtout une serre tropicale de 150 m²", explique Olivier Bordais, le président de la Chocolaterie.

Cette dernière est équipée de vitre chauffante permettant de maintenir une température tropicale sans faire de buée. Les cacaoyers y côtoient d’autres plantes comme des lianes de vanilles. "Elle fait partie du parcours pédagogique gratuit que nous avons mis en place pour le public mais aussi les groupes scolaires par exemple. L’objectif est de montrer comment on fabrique du chocolat mais aussi la nature à préserver", poursuit le dirigeant.

Une ferme au Brésil

Cette serre est également le reflet de l’autre activité du groupe. "Nous produisons nous-mêmes notre cacao", indique Olivier Bordais. Car à l’origine de la Chocolaterie en 2011, il y a le pari un peu fou de celui qui est alors patron de magasin de se lancer dans la culture du cacao au fin fond de la jungle brésilienne. "Nous avons une ferme de 500 hectares, avec 30 000 pieds de cacaoyer, mais aussi d’autres cultures comme le café, la coco et bientôt les bananes pour se diversifier et répartir les risques. Elle emploie 40 salariés et est dirigée par David Pujol qui vit sur place", détaille Olivier Bordais.

La Chocolaterie produit donc son propre cacao puis le torréfie et le transforme à Saint-Thonan. Une démarche poussée par l’envie de contrôler l’ensemble de la chaîne de fabrication. "Je suis obsédé par la qualité, assure-t-il. Même si nous n’avons pas cherché à avoir la certification bio, nous n’utilisons pas de pesticides. Nous avons innové et déposé quelques brevets sur la fermentation du cacao par exemple. Nous avons sans doute eu un peu de chance mais c’est le bon sens breton qui nous a guidés dans nos choix." Pour y arriver, Olivier Bordais a aussi dû s’armer de patience. "Un cacaoyer met plusieurs années avant de produire des cabosses de cacao exploitables, explique-t-il. C’est aussi un métier très compliqué où l’on dépend de la météo, des maladies. Et on le fait dans un endroit assez reculé."

Boutiques et B to B

La ferme produit 10 à 15 tonnes de cacao qui est ensuite transformé en 60 tonnes de chocolats à Saint-Thonan où travaille une trentaine de salariés. "Nous voulons rester discrets sur nos chiffres car nous avons beaucoup de concurrents. On peut dire que nous doublons notre chiffre d’affaires chaque année", assure le dirigeant.

Les chocolats sont vendus principalement en boutiques dédiées. "Nous en avons désormais neuf dont six dans le Finistère. Le développement se fait au rythme de deux ouvertures par an depuis quatre ans. L’idée est de rester sur ce rythme", confie le commerçant. Depuis quelques années, il a aussi développé une offre B to B qui a fortement progressé. "Cette activité représente désormais 15 % du chiffre d’affaires. Au point que nous avons eu du mal à suivre la demande en décembre et avons dû refuser des commandes", note Olivier Bordais. Parmi les clients de la Chocolaterie, beaucoup d’entreprises locales mais aussi de grands groupes parisiens, comme Chanel. "Nous avons encore des efforts à faire pour la vente par internet", concède Olivier Bordais.

Bientôt du transport à la voile

Le dirigeant est aussi attentif à rendre ses chocolats les plus éthiques possibles. En plus d’avoir construit un bâtiment éco-conçu, l’entreprise se sert d’emballage sans plastiques. "J’ai également pour projet de faire transporter notre cacao par des voiliers, depuis la ferme jusque dans l’Elorn", annonce le dirigeant. Engagé depuis des années dans l’association de l’entrepreneur et ancien président du Stade Brestois Michel Jestin, MJ pour l’enfance, Olivier Bordais a également fait le choix de reverser 10 % de son résultat à un orphelinat au Bénin. "C’est une visite qui m’a bouleversé il y a quatre ans. Il allait fermer. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose. Aujourd’hui, c’est un orphelinat qui est équipé et qui emploie des salariés."

L’ancien commerçant de la grande distribution a donc complètement changé de vie et dirige désormais une PME familiale, dont il possède 100 % du capital avec son épouse Christelle. "Je suis toujours dans le commerce mais je vis une histoire incroyable. 'Breizhilienne' comme je l’appelle, entre la Bretagne et le Brésil", sourit-il.

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