En six mois, l’usine brestoise de Kohler Power Systems EMEA (700 salariés à Brest, CA NC) a changé de carburant, passant du diesel fossile conventionnel à l’huile végétale hydrotraitée (HVO pour hydrotreated vegetable oil en anglais). “Nous produisons des groupes électrogènes qui n’ont pas forcément une bonne image environnementale car ils utilisent du diesel. Mais, dans les faits, ce sont des systèmes de secours qui tournent peu. Cela ne veut pas dire que nous ne nous sentons pas concernés par ces enjeux de carburants plus verts”, explique Lenaik Andrieux, directeur général de Kohler Power Systems, EMEA.
10 jours de tests en continu
“Nous avons donc étudié plusieurs types de carburants plus verts et faits des essais, d’abord à petite échelle au sein du laboratoire puis de façon généralisée à tous les essais de groupes électrogènes pour nous assurer de leur bon fonctionnement. Nous avons fait tourner nos produits avec du HVO pendant 10 jours”, raconte le dirigeant.
La bonne surprise de ces tests a été de ne voir aucune performance négative, bien au contraire. “En plus de réduire le bilan des émissions de CO2, le HVO émet moins de NOx et de particules que le diesel fossile. Le HVO est également plus stable que le diesel fossile. Nos clients peuvent aussi l’utiliser de deux façons : en le mélangeant au diesel ou seul. S’ils l’utilisent seul, après avoir nettoyé leurs cuves, le HVO a une durée de vie supérieure au diesel dans les cuves de stockage. Plus besoin de faire des vidanges tous les six mois. Comme les générateurs sont des produits de secours, c’est une donnée importante car cela rend l’installation plus facile à gérer.”
Autre critère qui a influencé le choix de Kohler. “Aucune modification des groupes électrogènes déjà installés n’est nécessaire, ce qui permet de déployer immédiatement le carburant renouvelable auprès des clients”, ajoute Lenaik Andrieux.
“Ce changement signifie que 325 000 litres de diesel fossile qui étaient auparavant brûlés sur le site chaque année sont désormais remplacés par du HVO, ce qui réduit le bilan des émissions de CO2 d’environ 750 tonnes, détaille le DG. En tenant compte de toutes les sources d’émissions de carbone, y compris l’éclairage et le chauffage, le passage au HVO a permis à l’usine de Brest de réduire ses émissions globales de CO2 jusqu’à 50 %.”
Vers d’autres biocarburants
Pour s’approvisionner, Kohler fait appel à TotalEnergies. “C’était l’un des critères pour faire notre choix. Nous n’avons aucun problème pour être fournis depuis leur site de Marseille. Et il y aura même un site plus proche de nous, à Brest, prochainement. Et la production va augmenter au fur et à mesure que la demande progressera. Car nous ne sommes pas les seuls à nous être intéressés au HVO”, poursuit le dirigeant.
L’utilisation du HVO est un premier pas vers davantage d’utilisations de carburants alternatifs. “Nous regardons aussi les alternatives avec le B-100, par exemple. Nous faisons des essais pour mesurer l’impact de l’utilisation de ses biocarburants sur nos émissions de CO2 mais aussi sur les performances de nos produits”, conclut le dirigeant.
