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Capucins: réussite en demi-teinte pour Riva
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Capucins: réussite en demi-teinte pour Riva

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Le programme immobilier Riva a été inauguré début novembre à Brest. Un pari certes ambitieux pour la ville mais réussi, ses 154 logements étant déjà tous vendus à l'heure de couper le ruban. La fête sera de courte durée : le projet de loi de finances pour 2018 prévoit la fin de l'éligibilité du dispositif Pinel pour Brest.

Le programme Riva, au premier plan, a été inauguré le 9 novembre à Brest, dans une ambiance refroidie par l'annonce de la fin prochaine de l'éligibilité de Brest au dispositif Pinel — Photo : Sogea - Adim Ouest

Riva, le premier programme immobilier du Plateau des Capucins, situé en plein cœur de Brest, a été inauguré le 9 novembre en grandes pompes. Il faut dire que la construction de ces six résidences relevait du pari pour Brest. Une ville qui ne voit que rarement pousser de projets d’une telle ampleur. Et qui ne verra peut-être pas de suites de sitôt : la fin annoncée pour Brest de son éligibilité au dispositif Pinel met en péril la faisabilité de futurs projets immobiliers.

Thierry Fayret (vice-président Brest métropole) coupe le ruban en compagnie des représentants de la ville de Brest et des promoteurs Adim Ouest et Kermarrec Promotion — Photo : Pierre Gicquel

Riva en quelques chiffres

Deux promoteurs ont pris part au projet : Kermarrec Promotion tout d’abord, avec 106 logements et 1039 m² de commerces divisés sur quatre résidences, dont une en accession à coût abordable. Des logements avec de belles prestations, pour un coût au mètre carré oscillant entre 2 500 et 3 000 euros, vendus à 60% à des investisseurs et à 40% à des propriétaires habitants. Autre acteur du programme, Adim Ouest (Vinci Construction France), avec deux résidences comptant 1 300 m² de commerces et 49 logements en locatif social, pour le compte de Brest Métropole Habitat.
Si les surfaces commerciales encore inoccupées sont en cours de commercialisation, à l’heure de couper le ruban, les promoteurs s’étonnaient presque d’avoir vendu l’ensemble des 154 logements.

Vue sur la Penfeld, le Château et le Pont de Recouvrance. Accès direct au tramway et au téléphérique. Terrasses allant jusqu'à 50 m², bâtiments aux dernières normes énergétiques... Riva avait des atouts sérieux en main — Photo : Pierre Gicquel

Une belle carte à jouer


« Quand on s’est engagé, on nous a dit “vous êtes de grands malades” », se souvient Nolwenn Lam Kermarrec, présidente de Kermarrec Promotion. Mais son attachement aux Capucins, son grand-père et son oncle y ayant travaillé, a pris le dessus. « Nous avons observé une réelle appétence au début de la commercialisation, puis un creux. À l’époque, il y avait un débat autour des Ateliers et du téléphérique. Mais une fois la première pierre posée en 2015, ce n’était plus un sujet politique et la commercialisation a pu se faire sereinement. En toute honnêteté, on ne pensait pas avoir tout vendu à la livraison des bâtiments mais Brest métropole a fait le job pour rendre ce site attractif ». L’accès direct au tramway, au téléphérique et à la nouvelle médiathèque apportant une belle carte à jouer pour Riva.

Nolwenn Lam Kermarrec, présidente de Kermarrec Promotion et vice-présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers — Photo : Pierre Gicquel

Fin du dispositif Pinel : attention danger

L’an prochain, Kermarrec Promotion prévoit de construire une centaine de logements en quatre lots sur Guipavas. Pourtant, le ciel s’assombrit sur la métropole: dans le cadre du projet de loi de finances pour 2018, les zones classées B2 devraient voir la fin de leur éligibilité au dispositif Pinel (défiscalisation jusqu’à 20% du montant d’un investissement à condition de louer le bien à des tarifs plafonnés, soit 8,75 €/m² à Brest).
Or parmi les 22 métropoles françaises, seules Saint-Etienne et Brest sont classées B2, les autres étant classées B1 et donc toujours éligibles. « Si demain on enlève le Pinel, on nous prive d’une partie importante des investisseurs », assure Nolwenn Lam Kermarrec.
Sachant qu’un projet ne se concrétise qu’après la vente sur plan de la moitié des logements, achetés essentiellement par des investisseurs, la fin de ce dispositif signerait l’arrêt de nombreux programmes immobiliers. « Certes, on ne fait pas venir les Rennais à Brest. Malgré tout, si les clients ne peuvent plus compter sur ces aides, ils iront investir ailleurs ».

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