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Guy Cotten : Innover pour se mettre à l'abri
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Guy Cotten : Innover pour se mettre à l'abri

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Face à un marché grand public en baisse, l'entreprise Guy Cotten, bien connue pour son ciré jaune, s'est recentrée sur le marché plus exigeant du vêtement pour les professionnels, marins et agriculteurs. Autrement dit, elle a innové sur son coeur de métier.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Qui ne connaît pas le fameux ciré jaune de Guy Cotten en Bretagne ? Devenue un symbole, voire une icône, de la région, la marque du « petit bonhomme jaune », est pourtant d’abord et avant tout destinée aux professionnels de la pêche et de l’agriculture. C’est à partir des années 1980 que l’entreprise se met à produire aussi des vêtements sportswear pour la voile. « On a bénéficié du développement de la plaisance, des classes de mer… », se souvient Nadine Bertholom, qui a pris en 2013 la suite de son père, Guy Cotten, à la tête de la PME familiale. Mais Guy Cotten continue aussi sur les marchés des professionnels. Une façon de ne pas devenir une marque pour touristes. « Mon père a démarré dans les années 1960 en voulant donner plus de confort aux marins avec le PVC, qui était une nouvelle matière à l’époque. C’est notre cœur de métier », soutient la dirigeante.

Pas de service R & D

En parallèle des lancements de marques grand public (enfants, femmes, pantalons, chemises, etc.), la société continue d’innover. En 2006, elle dépose un brevet pour l’Isolatech. « Une matière pour les professionnels avec toujours du PVC mais aussi une paroi double qui permet de limiter la condensation à l’intérieur du vêtement. » Un choix qui se révélera être le bon à partir de 2008. La crise fait chuter les ventes en plaisance. « Sur le marché grand public, nous faisons de la qualité et nous étions concurrencés sur les prix. On s’est donc recentré sur notre savoir-faire », explique Nadine Bertholom. La PME travaille donc sur le marché des professionnels avec deux optiques : conserver la qualité et améliorer le confort, notamment au niveau de la condensation. Un travail effectué à tous les niveaux de l’entreprise : « Nous n’avons pas de R & D. Chacun propose ses idées, à l’atelier, à la direction, les commerciaux, etc. On se base sur les remontées du terrain, les observations. L’avantage de produire nous-mêmes et en France, c’est que l’on peut ajuster très vite », souligne la PDG. Guy Cotten innove, donc.

Après l’Isolatech, vient la « capuche magique », qui tourne en même temps que la tête et offre donc aux marins plus de sécurité sur les navires. « Bien sûr, le prix du produit augmente. Mais on a de bons retours. Et on ne la met pas sur tous les vêtements. Dernière nouveauté en date : l’HybridPro +, également breveté. « On a réussi à combiner deux façons de rendre étanche un vêtement. On soude à haute fréquence le PVC et on fait du thermocollage sur le textile 3 couches (tissu respirant). Auparavant on ne pouvait pas effectuer les deux sur un vêtement. On a contourné le problème », raconte la dirigeante.

Différenciation

Grâce à ses innovations, Guy Cotten se maintient sur ses marchés, en France mais surtout à l’export. « Cela nous permet de nous différencier dans un contexte de concurrence forte. Le marché n’est pas favorable sur les professionnels, surtout en France, mais notre chiffre d’affaires est stable (+1 % environ) à 12,7 M€, ce qui est pas mal », estime Nadine Bertholome. En phase de reprise, l’entreprise embauche à nouveau. Six personnes ont intégré l’atelier en 2014 et à nouveau six embauches sont prévues en 2015.

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