Grain de Sail mise sur le transport à la voile pour décarboner ses cafés et chocolats
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Grain de Sail mise sur le transport à la voile pour décarboner ses cafés et chocolats

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Jacques Barreau, qui a créé Grain de Sail à Morlaix en 2013 avec son frère Olivier, mise sur les voiliers-cargos pour décarboner sa production de café et de chocolat. Après un premier navire mis à l'eau fin 2020, les deux associés prévoient d'en construire un second d'ici deux ans.

Jacques Barreau, directeur général de Grain de Sail, mise sur le transport à la voile pour réduire au maximum l'empreinte environnementale de son entreprise — Photo : Jean-Marc Le Droff

"Notre modèle économique associe deux métiers complémentaires : l'agroalimentaire pour la production de café et de chocolat bio, et le transport maritime pour importer les matières premières en France et exporter des vins français en Amérique", entame Jacques Barreau, le directeur général de Grain de Sail. Une entreprise qu'il a créée en 2013 à Morlaix avec son frère Olivier Barreau qui, comme lui, vient de l'éolien offshore.

"Nos valeurs sont la préservation de l'environnement à travers des produits bio et une empreinte carbone réduite au maximum, la dimension sociale en confiant une partie de la production de nos chocolats et cafés à des travailleurs en Esat, et des produits commercialisés à des prix raisonnables tout en préservant une performance économique essentielle à tout développement durable", reprend Jacques Barreau. Un modèle hybride et responsable qui fait ses preuves : sept ans après sa création, Grain de Sail emploie 36 salariés, a réalisé un chiffre d'affaires de 5,4 millions d'euros en 2020 et prévoit d'atteindre les 8 millions d'euros d'ici fin 2021.

Trois voiliers-cargos pour 2025

Fin 2020, Grain de Sail a mis à l'eau son premier voilier-cargo : un navire de 24 mètres capable de transporter 50 tonnes de marchandises en climat contrôlé. Un investissement de deux millions d'euros qui permet à l'entreprise de réduire au maximum ses émissions carbone, mais aussi de maîtriser les coûts de transport des matières premières bio qu'elle importe depuis les Caraïbes et l'Amérique centrale, ainsi que des vins français qu'elle exporte vers New-York, où l'entreprise finistérienne dispose d'un bureau. "Pour traverser l'Atlantique, notre voilier-cargo n'a utilisé que 80 litres de gasoil, uniquement pour l'entrée et la sortie des ports", souligne Jacques Barreau, qui prévoit la mise à l'eau, d'ici deux ans, d'un second navire deux fois plus grand et capable de transporter jusqu'à 250 tonnes de marchandises. Un navire à près de 6 millions d'euros, dont les plans devraient permettre de réduire les coûts de construction d'un navire identique à l'horizon 2025.

Une nouvelle chocolaterie

En parallèle, Grain de Sail poursuit ses investissements à terre. Après avoir rénové en 2019 son usine de torréfaction sur les rives de la rivière de Morlaix pour une enveloppe de 400 000 euros, l'entreprise vient en effet d'investir 6,5 millions d'euros dans la construction d'une nouvelle chocolaterie, toujours à Morlaix, où une vingtaine de travailleurs d'Esat fabriquent et emballent la production de café et de chocolat en sous-traitance.

Un modèle que Grain de Sail compte bien dupliquer ailleurs pour continuer de croître : "Nous cherchons actuellement un terrain du côté de Dunkerque pour y construire un nouveau site à l'horizon 2023", confie ainsi Jacques Barreau, qui prévoit ensuite de s'implanter du côté de Bordeaux. "Nous espérons que notre modèle pourra inspirer d'autres patrons pour associer différents métiers dans une logique de développement durable, car il y a véritablement urgence à agir", interpelle celui dont l'entreprise s'est récemment vu décerner plusieurs prix en la matière.

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