Finistère
Grâce à soixante rachats, Le Saint est devenu une ETI de 2 000 salariés
Finistère # Distribution # Sport

Grâce à soixante rachats, Le Saint est devenu une ETI de 2 000 salariés

S'abonner

Soixante ans après sa création, le réseau de distribution Le Saint s’est transformé sous l’impulsion de Gérard et Denis Le Saint, fils des fondateurs Louis et Yvonne. L’entreprise a enchaîné les croissances externes pour compter aujourd’hui 2 000 salariés dans 28 départements et réaliser 507 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Denis et Gérard Le Saint, les deux frères ont transformé l'entreprise familiale grâce à une série de croissance externe — Photo : © Isabelle Jaffré

Soixante ans après sa création, le réseau de distribution de fruits et légumes, produits de la mer, viande et produits frais Le Saint s’est transformé sous l’impulsion de Gérard et Denis Le Saint, fils des fondateurs Louis et Yvonne. La petite entreprise de leur père est devenue une ETI familiale présente dans tout l’Ouest avec 2 000 salariés.

Le groupe pèse désormais 507 millions d’euros de chiffre d’affaires, contre 390 millions d’euros en 2016 (+30 %). Une croissance portée en grande partie par les croissances externes, au nombre de 8 en 2017... et surtout plus de 60 rachats depuis 1999 ! L’année marque les débuts du Réseau Le Saint. « On avait fait un peu le tour en Bretagne, explique Gérard Le Saint. Le potentiel de développement y devenait limité. On a eu besoin de s’étendre géographiquement. »

De Brest à Perpignan

« On a saisi des opportunités au fur et à mesure, poursuit-il. La première a été Armor Fruits, dans le Morbihan, à la suite du départ en retraite du chef d’entreprise. » Dès 2001, suivent les reprises de Laperche à Saint-Brieuc, Bourguignon à Guingamp et Primeurs de la Baie. Ce seront ensuite au tour d’entreprises de Quimper, de Loire-Atlantique, regroupées ensuite à Saint-Nazaire, Caen, La Roche-sur-Yon, Bordeaux, Toulouse, Perpignan… La dernière en date, fin 2017, est Sud Primeurs, à Carcassonne (62 salariés). Une entreprise familiale, comme Le Saint.

C’est d’ailleurs un peu la marque de fabrique du réseau pour ses rachats : des départs en retraite de dirigeants de PME, que les descendants hésitent à reprendre seuls. « Souvent, les enfants restent pour diriger la société au sein du réseau », note d’ailleurs Gérard Le Saint. Une stratégie qui permet de s’appuyer sur des structures existantes pour respecter l’une des valeurs du groupe : la politique d’achat en escargot. C’est-à-dire de chercher les produits les plus proches de chaque entité du réseau.

Diversification

Cette extension géographique s’accompagne d’une diversification, vers les produits de la mer, avec la création de la société Top Océan en 2002 puis dans la viande et les produits ultra-frais, avec le rachat du quimpérois Sodial-Le Gall distribution, en 2012, et du rennais Askel en 2015.

Désormais, le groupe est structuré en trois pôles. Le premier - l’historique, celui des fruits et légumes, compte 18 sociétés pour un chiffre d’affaires de 338 M€. La « marée » pèse 96 M€ avec 5 entreprises. Enfin, la viande et l’ultra-frais affichent un CA de 73 M€ avec 7 entités. Le réseau sert aujourd’hui 28 000 clients sur 28 départements avec 10 marques différentes.

Le réseau de distribution Le Saint a quitté Bourg-Blanc pour un nouveau site à Guipavas. — Photo : © Le Saint

Une croissance qu’il faut maintenant digérer, dixit Gérard Le Saint. D’autant plus que le groupe a investi dans deux nouveaux bâtiments. Près de Brest d’abord, pour déménager, fin 2017, son siège devenu trop petit de Bourg-Blanc vers un site flambant neuf de 19 millions d’euros à Guipavas. En 2019, c’est le site de Nantes qui prendra possession de ces nouveaux bureaux à Couëron (Loire-Atlantique). Un investissement de 12 millions d’euros nécessaire, étant donné du transfert du MIN (marché d’intérêt national) de Nantes.

Un ancrage local sportif

Malgré sa taille - deuxième du marché français derrière Pomona -, Le Saint tient à son ancrage régional, voire local. Les deux frères sont complémentaires et se partagent bien les tâches. C’est Denis Le Saint qui gère les croissances externes, quand Gérard le Saint est un peu plus présent pour s’occuper des deux clubs, de football (Stade brestois 29) et de handball (Brest Bretagne Handball), qu’ils codirigent depuis quelques années.

Un choix de passion, mais aussi un besoin de s’impliquer localement. « Il faut bien que des gens le fassent, balaie Gérard Le Saint. Mais ça nous apporte un coup de projecteur, un rayonnement. » Des joies aussi, comme la première Coupe de France remportée par un club de D2 féminine par le BBH, depuis remonté dans l’élite et qui truste les premières places. Côté football, c’est la remontée en Ligue 1 qui est visée, avec un nouveau stade prévu à l’horizon 2020 ou 2021. « Ce qui nous fait plaisir, c’est aussi le soutien des entreprises partenaires, pour les deux clubs. » De quoi faire oublier les efforts consentis. « Il en faut pour faire venir les gens aux matchs ! », sourit le dirigeant.

Pour aller encore plus loin, Le Saint a fondé, en 2015, une fondation de 100 000 euros de budget. La première mission a trait à la nutrition avec des actions, comme des fruits offerts, dans les écoles et les clubs sportifs auprès de 10 000 enfants par an. La seconde est plus récente : le fonds Le Saint finance des sections handisports au BBH et au Stade Brestois. « C’est une réussite. L’année dernière, nous avions 55 enfants. À la rentrée 2018, ils sont 75 ! », se félicite Gérard Le Saint.

Finistère # Distribution # Sport # Fusion-acquisition