Gens de mer : couac à Brest, difficultés au Havre, redressement ailleurs
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Gens de mer : couac à Brest, difficultés au Havre, redressement ailleurs

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Repris par le groupe Docte Gestio fin juin 2016, les hôtels-restaurants des Gens de Mer (100 salariés en France, 5,7 millions d'euros de chiffre d'affaires) connaissent des évolutions diverses. Les établissements de Boulogne, Dunkerque, La Rochelle et Lorient se redressent tandis que les performances de Marseille et surtout du Havre pèsent sur les résultats. À Brest, la CGT appelle à la mobilisation après des retards de paiement imputés, selon la direction, à des problèmes informatiques.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Les hôtels-restaurants des Gens de Mer (100 salariés en France) remontent progressivement la pente. Les établissements (auparavant gérés par l’Association pour la Gestion des Institutions Sociales Maritimes) ont été repris le 30 juin 2016 par le groupe national Docte-Gestio, dirigé par Bernard Bensaid. Il exploite plus de 100 établissements pour sa seule branche hôtelière en France, en sus d'établissements du secteur médico-social.

Six mois après la reprise, les hôtels des Gens de mer, qui représentent 10 % du CA hôtelier et 3 % du CA total de Docte Gestio (190 millions d'euros en 2016), enregistrent à périmètre constant, sur 2016, un CA en baisse de 200 000 euros, soit autour de -3,5 %. « Sur l'ensemble des activités hôtelières du groupe, la croissance est à 0 contre -5,1 % pour l'ensemble du secteur en France. Nous résistons donc bien dans un contexte difficile », note Bernard Bensaid. S'agissant des Gens de mer, cette baisse est imputable à deux établissements bien identifiés : Le Havre, qui perd à lui seul 100 000 euros en raison d'événements exceptionnels en 2016, et Marseille, dont nous nous sommes vus confier en juin dernier l'exploitation jusqu'à cession définitive à promoteur avant sa destruction. » Le site de Marseille sera en effet rasé après fermeture, ce qui était prévu dès le départ. «Globalement, on est déjà en montée en charge », constate Bernard Bensaid. Le CA réalisé à date plus le CA en commande au 5 janvier est à 53 % de l'objectif 2017. Les hôtels de Boulogne, Dunkerque, La Rochelle et Lorient enregistrent des chiffres d'affaires en hausse.

Bernard Bensaid : « L'intégration prend plus de temps mais l'année finit positivement »

Cela dissipera-t-il les inquiétudes des salariés ? A Brest, la houle monte en effet depuis plusieurs semaines. En point de départ : des problèmes d'impayés. Le syndicat CGT évoque des « manquements aux engagements pris devant le Tribunal de Grande Instance de Paris le 30 juin 2016 » et observe « des retards de paiement, des non paiements de prime de 13e mois, des non paiements de factures de fournisseur ». Le 28 décembre dernier, une délégation du personnel s'est rendue en ce sens à l'Inspection du Travail de Brest. Le syndicat des Marins du Grand Ouest a demandé aux salariés des sites de Lorient, Saint-Quay, Dunkerque, Boulogne, Le Havre, La Rochelle, Marseille de se rendre à l’Inspection du Travail de ces villes. Joint par le JDE, Bernard Bensaid, le P-DG, précise la situation : « Les problèmes qui sont intervenus à Brest découlent d'un problème informatique ! Par définition, le groupe est spécialisé dans le redressement d'entreprises en difficulté. Nous rencontrons régulièrement des écueils et devons justement y mettre de l'ordre. Le problème de Brest est intervenu au mauvais moment, avec le pic d'activité de Noël. Il faut ajouter à cela le fait que l'intégration prend plus de temps que prévu. Parce que les établissements sont éloignés du siège et parce que l'intégration elle-même est intervenue juste avant la pleine saison estivale de 2016. Mais hormis les difficultés réelles du Havre et le cas particulier de Marseille, nous avançons. Nous finissons l'année positivement. »

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