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France Boissons : une réorganisation de la distribution en Bretagne
Finistère # Distribution # Investissement

France Boissons : une réorganisation de la distribution en Bretagne

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France Boissons a investi 10 millions d’euros sur 7 ans sur ses sept sites bretons. Objectifs : se rapprocher de ses clients et moderniser son outil logistique.

— Photo : © Isabelle Jaffré

Géant français de la distribution de boissons dans les cafés-hôtels-restaurants (CHR), France Boissons (2 600 salariés, 949 M€ de CA) s’affiche comme leader de la distribution et services en France, avec 52 000 clients, dont 31 000 CHR (soit un établissement sur quatre). Une position qu’il défend en Bretagne, où les acteurs régionaux ont de fortes ambitions, à l’image du guingampais Cozigou (450 salariés, 150 M€ de CA) qui vient d’investir 3 millions d’euros à Rennes.

Une organisation en étoile

France Boissons, aussi, a investi : plus de 10 millions d’euros sur sept ans sur ses sept sites bretons, de Rennes à Plouédern, pour la modernisation de l’outil logistique. 546 000 euros ont été injectés pour transformer l’entrepôt finistérien, basé près de Landerneau. « C’est la dernière pierre de notre opération, et c’est le plus faible investissement des 7 sites, car nous avons pu rester là où nous étions, contrairement à nos implantations à Quimper, Saint-Malo ou dans le Morbihan, notamment », explique Maxime Petitfrère, directeur de la région Bretagne-Normandie (272 salariés, 93,8 M€ de CA). Ce Finistérien d’origine, qui a démarré sa carrière à France Boissons à 20 ans à Brest, a en effet mis en place, depuis 2014, une nouvelle organisation de la distribution. « Les investissements effectués ces dernières années ont notamment eu pour but de mettre en place une organisation en étoile, poursuit Maxime Petitfrère. L’un de nos enjeux était de mieux servir nos 5 583 clients. Nous avons désormais davantage de sites de distribution au plus près des territoires. »

Désormais, c’est la plateforme rennaise qui alimente les autres sites de l’entreprise en Bretagne. « Auparavant, nous proposions seulement 750 références à nos clients, indique Patrice Merrien, directeur du site de Plouédern. Aujourd’hui, nous en proposons 3 000 ! Car en plus de références sur place, un camion arrive chaque matin depuis Rennes avec les autres, selon les demandes. » Une organisation transparente pour le client, qui, quand il commande avant midi, sera livré le lendemain dans la matinée, que les boissons viennent de Plouédern ou de Rennes.

Mise aux normes, qualité de vie au travail…

Le site finistérien (45 salariés, 15 M€ de CA) s’étend sur 6 271 m². En bordure de quatre-voies, il est le point de départ de 9 à 13 tournées quotidiennes pour 890 clients, sur une zone de chalandise qui s’étend sur tout le Finistère Nord dont Brest, Landerneau, Morlaix et Ouessant. France Boissons livre en effet des établissements sur l’île du Ponant, une fois par semaine grâce au fret par bateau. « Aucune zone de chalandise n’est laissée de côté », se félicite Maxime Petitfrère.

Au-delà de la nouvelle organisation, les montants investis ont aussi eu pour but d’améliorer les conditions de travail des salariés. « C’est le deuxième enjeu auquel nous faisons face », note le directeur régional. À Brest, cela s’est traduit par un changement au niveau des quais de chargement, désormais organisés en « cross-dock » partiel, permettant ainsi de limiter au strict minimum les opérations de manutention. France Boissons a également investi 35 000 euros dans un portique à fûts, pour sécuriser leurs chargements.

Les quais du site de Plouédern de France Boissons ont été réaménagés. — Photo : © France Boissons

« Nous avons mis en place plusieurs petites choses, comme la venue d’ostéopathes sur le site une fois par semaine. On ne se contente pas de donner les consignes de sécurité. Il y a une culture à mettre en place, assure le dirigeant. Par exemple, on s’est aperçu que les plus jeunes des salariés n’avaient pas l’habitude de prendre des petits-déjeuners. On les a sensibilisés et mis à disposition des fruits pour un encas. On fait aussi appel à des coachs sportifs pour des échauffements collectifs le matin avant les tournées car c’est à froid que les blessures arrivent ! » France Boissons va même jusqu’à prendre en charge des petites réparations chez ses clients quand cela met en jeu les conditions de travail de ses livreurs. Une marche cassée par ci, une lumière à ajouter par là…

Aider les cafés ruraux

Au petit soin pour ses salariés, l’entreprise l’est aussi pour ses clients. « S’ils vont bien, nous allons bien », martèle Maxime Petitfrère. Or, le secteur de l’hôtellerie-restauration traverse une crise : manque de personnel, baisse de l’activité, fermetures en chaîne dans les zones rurales… France Boissons met donc en place des opérations d’accompagnement.

Dans une démarche environnementale d’abord, avec, par exemple, un service de machine pour concasser le verre non consignable (80 % aujourd’hui). Mais surtout par de l’aide à la création ou reprise d’établissements, de conseils, de location, réparation de matériel, etc. Des tables rondes sont régulièrement organisées pour échanger entre élus locaux et professionnels lors de rencontres « comptoirs et territoires ». « J’ai eu la chance d’en animer une à Laval, j’espère en faire d’autres », lance Maxime Petitfrère.

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