Finistère : Guy Cotten : Cap sur la toile et les urbains
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Finistère : Guy Cotten : Cap sur la toile et les urbains

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Le ciré jaune a remporté son pari sur la toile en récoltant 22.132 euros via la plate-forme de crowdfunding KissKiss BankBank, lors d'une campagne pour lancer la production de sa gamme « Collection Guy Cotten », à destination des urbains.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Cette gamme est une « réinterprétation lifestyle et loisir de nos pièces les plus emblématiques », avance la marque qui ambitionne de séduire les citadins. L'enseigne voulait « conquérir de nouveaux ambassadeurs », c'est chose faite puisque 208 personnes ont financé la campagne, - organisée du 14 septembre au 23 octobre sur la plateforme Kiss-Kiss BankBank-, et permis de dépasser l'objectif des 15.000 euros. Reste à lancer la production et livrer les contributeurs avant Noël car le don n'était pas tout à fait désintéressé : pour 30 euros versés ils recevront un « bob marin », un sweat polaire ajusté pour 90 euros, un ciré « refitté, retaillé » d'une valeur de 110 euros...

Des vêtements adaptés à différents univers

« À travers cette campagne et le lancement de la collection Guy Cotten, nous souhaitions démontrer que nos vêtements sont adaptés a des univers très différents », explique Nadine Bertholom-Cotten, présidente du directoire, fille du fondateur Guy Cotten et mère de Claire Bertholom, 29 ans, qui a aussi intégré les murs bleus roi et jaunes du siège de l'entreprise à Trégunc, laissant présager la pérennité pour le modèle familial de l'entreprise. La nouvelle collection sera intégralement fabriquée en France, au siège, et notamment distribuée via des boutiques haut de gamme de Paris, Nantes ou Lyon, sans objectif de chiffre d'affaires communiqué. Cette diversification est basée sur la conviction que le ciré et la botte en caoutchouc sont tendances, qu'il a tout intérêt à profiter de la vague et sur l'image de constance et de qualité de la société.

35 % des clients dans le secteur de la pêche

C'est une opportunité pour le spécialiste finistérien de l'équipement des professionnels né en 1964 et qui bénéficie déjà d'un quasi monopole dans le secteur de la pêche tout en étant très présent sur le marché de l'agriculture. En effet, la société Guy Cotten a réalisé un chiffre d'affaires de 13 millions d'euros en 2015 et la pêche pèse pour 35 % des facturations. Même proportion pour la branche loisirs et nautisme, alors que les équipements destinés au travail extérieur représentent 15 %. A l'échelle du groupe (filiales de commercialisation et ateliers de production compris), le CA atteint 17 millions, dont 35 % de facturations réalisées à l'international.

85 % de la production fabriquée en Bretagne

Aujourd'hui, 360.000 à 380.000 produits sortent chaque année des ateliers. Environ 85 % de la production est faite en Bretagne, les 15 % restants sont malgaches. La boîte bretonne, qui compte environ 300 salariés de par le monde, emploie une centaine de personnes à Madagascar, en charge de l'assemblage de tissus sur des machines maison car « de la conception du vêtement à celle des outils, tout est conçu en interne pour pouvoir être réactifs et plus performants en qualité », assure Nadine Bertholom-Cotten. Par ailleurs, les filiales à l'étranger représentent une vingtaine de personnes aux États-Unis (créée en 1986), au Royaume-Uni (1979), en Suède (2000), en Espagne (1988) et au Maroc (2008). Reste donc le gros des troupes, environ 145 personnes, en Bretagne, réparties entre le siège de Trégunc, le site de Landaul dans le Morbihan et Riec-sur-Bélon dans le Finistère. Au total, Guy Cotten représente 10.075 m² dans la région, dont notamment 4.500 m² d'expédition et stockage et 4.475 m² d'ateliers de montage.

Une nouvelle génération de cirés

Mais l'innovation pour le Petit Bonhomme Jaune, ce n'est pas seulement la mode. La marque a une longue tradition de R & D, comme avec la capuche Magic qui suit les mouvements de la tête, une trouvaille brevetée et récompensée par le Prix de l'Innovation au Nautic de Paris en 2006 ou la technique de l'HybridPro + développée en 2012/2013, un assemblage de « deux tissus réputés incompatibles, une prouesse technologique », avance le groupe qui combine un tissu respirant et un PVC. « C'est une nouvelle génération de cirés qui arrive », promet Guy Cotten, cinquante ans après le développement de son ciré jaune.

Guy Cotten SA
(Trégunc)
Présidente du Directoire : Nadine Bertholom-Cotten
Environ 145 salariés
13,63 millions d'euros de chiffre d'affaires
02 98 97 66 79

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