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Eureden en ordre de marche pour encore grandir
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Eureden en ordre de marche pour encore grandir

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Né juste avant le début de la crise sanitaire du rapprochement de Triskalia et d’aucy, Eureden a subi de plein fouet l’épidémie de Covid mais a réussi sa fusion. En 2021, malgré un contexte qui reste compliqué, également en raison des hausses de prix et des aléas climatiques, la coopérative bretonne a maintenu un chiffre d’affaires stable et vise toujours 5 milliards d’euros en 2027.

La branche amont (agriculture et ses filiales comme le négoce) représente 55 % du chiffre d’affaires d’Eureden — Photo : Eureden

Deux ans après sa naissance, la coopérative agricole Eureden n’a pas abandonné son projet de devenir un grand du secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire en atteignant 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2027. En pleine réorganisation pour agréger 8 500 salariés et 19 500 adhérents, Eureden est parvenu à faire face à la crise sanitaire, qui a à la fois dopé les ventes en grande surface, mais réduit celles en restauration hors domicile. Créé par le rapprochement de d’aucy et Triskalia, Eureden affiche un chiffre d’affaires stable à 3,1 milliards d’euros pour son exercice juillet 2020 - juin 2021.

"À l’échelle de la Bretagne, nous sommes une entreprise importante ; au niveau national, nous sommes seulement dans le top 10 des coopératives agricoles. Mais nous restons tout petits comparés aux grandes coopératives européennes dont certaines font 20 milliards d’euros de chiffres d’affaires", rappelle Alain Perrin, le directeur général d’Eureden. Sur l’exercice 2020-2021, 55 % du chiffre d’affaires a été réalisé par la branche amont (l’agriculture et ses filiales liées comme le négoce). L’aval (légumes en conserve, frais, surgelés et plats cuisinés, viande, œuf, distribution) représente, lui, les 45 % restant, dont 9 % pour la distribution (les enseignes Magasin Vert, Point Vert, etc.).

Aides aux adhérents face à l’inflation

"Dans le contexte actuel, nous sommes satisfaits de notre performance économique avec un Ebitda à 94,8 millions d’euros et un résultat de 10 millions d’euros", poursuit le directeur général de l’entreprise dont le siège est désormais basé à Mellac (Finistère). "L’année a encore été marquée par la crise du Covid mais aussi par des problèmes climatiques qui ont perturbé les récoltes", indique également le président Serge Le Barz, qui est agriculteur dans le Morbihan.

Face à la flambée des prix des matières premières, du coût de l’énergie, de l’évolution des cours agricoles, la coopérative a fait jouer ses outils de solidarité comme les caisses de péréquation – auxquelles contribuent également les outils de transformation et les caisses sanitaires, elle a proposé des prêts de trésorerie, etc. et réalisé des efforts sur les rémunérations (compléments de prix céréales, intérêts aux parts, ristournes, etc.).

Alain Perrin, DG et Serge Le Barz, président d’Eureden — Photo : SACHA DROUART

"Concrètement, 50 % du résultat de la coopérative est redistribué aux adhérents", soulignent les dirigeants. Sur le dernier exercice, Eureden a mobilisé en faveur des coopérateurs plus de 25 millions d’euros en avances et prêts. "À titre d’exemple, en légumes, c’est l’intégralité de la caisse de péréquation qui a été reversée aux producteurs soit 2,8 millions d’euros", ajoute le président.

78 millions d’euros d’investissement prévus

Sur le précédent exercice, la nouvelle coopérative a investi près de 60 millions d’euros. "40 % de ce montant concernent des investissements de remplacement, 13 % de l’extension de capacité et 11 % des éléments de productivité. Par ailleurs, près de 9 % de ces dépenses ont concerné des investissements liés à l’environnement", précise Alain Perrin. Le site de légumes en conserve du Faouët (Morbihan) a notamment bénéficié d’une augmentation de sa capacité de production. Le montant des investissements pour 2020-2021 était un peu en dessous de la moyenne habituelle, la coopérative ayant voulu rester prudente à cause du Covid.

Pour l’exercice en cours, 75 millions d’euros – un retour à la norme - sont déjà budgétés. "Les priorités restent les mêmes : moderniser, augmenter les capacités de production et la préservation de l’environnement", indique Alain Perrin. La branche agriculture va bénéficier de 20,5 millions d’euros, "Long Life" (les sites de conserverie), d’un peu plus de 20 millions d’euros également. "Nous allons aussi injecter environ 11,5 millions d’euros dans le réseau de distribution ; 6,6 millions d’euros dans le support informatique ou encore 5,5 millions d’euros dans notre branche viande, avec Aubret", liste le dirigeant.

Eureden possède de nombreux sites en Bretagne comme ici Gelagri à Loudéac (Côtes-d’Armor) — Photo : Eureden

Engagements pour le "bien-manger"

D’autres investissements pourraient éventuellement intervenir, liés à des projets de la coopérative pour poursuivre son développement selon son plan à l’horizon de 2027. Pour cela, elle travaille sur la numérisation de ses métiers et les concepts de "cultivons autrement", "élevés avec passion" et de "bien-manger".

Pour cultiver autrement, la coopérative cherche à limiter l’usage et l’impact des produits phytosanitaires : "180 producteurs sont engagés dans un des 12 groupes de progrès culture qui échangent sur leurs pratiques agroécologiques ; 900 hectares de cultures ont été désherbés mécaniquement ; 6,9 % des surfaces sont cultivées avec des solutions alternatives ; 100 % des exploitations de légumes ont une certification environnementale de niveau 2 ou 3, dont 31 sont certifiées Haute Valeur Environnementale (HVE) sous la marque d’aucy", détaille le président d’Eureden. La marque d’aucy s’est aussi engagée à reverser aux producteurs 5 centimes supplémentaires par bocal "Bien Cultivés" acheté pour financer la transition agricole.

Recherche de croissances externes

"Mais nous ne parviendrons pas à notre objectif en 2027 sans réaliser des croissances externes. Nous sommes en permanence en train d’étudier des projets. Nous recherchons des entreprises entre 50 et 150 millions de chiffre d’affaires qui peuvent nous apporter des marques régionales", précise le directeur général.

Eureden a ainsi racheté fin 2021 la société franc-comtoise André Bazin (257 salariés, 78,8 M€ de CA en 2018), spécialiste des produits de charcuterie à destination de l’industrie du plat cuisiné. Ce rachat complète la branche "viandes" de la coopérative bretonne qui détient Aubret en Loire-Atlantique (600 salariés). Les équipes d’André Bazin conservent leur autonomie.

Les deux partenaires vont désormais mettre en œuvre les synergies identifiées autour des complémentarités de produits et de marchés. "L’offre terroir, les marques régionales et la naturalité", sont des atouts que recherchent les dirigeants du groupe breton afin de s’étendre géographiquement pour devenir, à partir de l’activité d’Aubret et d’André Bazin, un leader de la salaisonnerie en France.

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