«Entre d’un côté la production d’électricité et de l’autre, le réseau et le stockage, l’énergie passe par la conversion. C’est là que nous intervenons, en adaptant tensions et fréquences par du matériel et du numérique, c’est-à-dire de l’intelligence artificielle et du logiciel, le tout dans un boîtier tout-en-un, pour une solution clé-en-main» résume Laurent Meyer à propos d’Entech Smart Energies, la société qu’il a co-fondée avec Christopher Franquet à Quimper il y a tout juste deux ans.
Courant porteur
«Nous avons lancé l’entreprise en y mettant toutes nos économies. Entech a atteint sa rentabilité dès son deuxième exercice, se félicite le jeune entrepreneur. On n’est plus seulement aspiré par l’unique considération écologique mais aussi, et surtout, par le fait que les énergies renouvelables deviennent les moins chères du monde. Or pour qu’une installation soit efficace, elle a besoin de notre technologie pour s’adapter au réseau.»
Nul n’est prophète en son pays, l’adage colle à Entech car sa source de croissance est plutôt à l’export: «Il n’y pas encore de modèle économique en France métropolitaine, où nous n’installons pour l’heure que des démonstrateurs. Il faudra attendre encore entre deux et cinq ans pour que tous les verrous réglementaires sautent et qu’on paye le vrai prix de l’énergie».
Une levée de fonds en juin
Pour 2018, l’export représentera la moitié de l’activité d’EnTech. Au dernier exercice, elle comptait 2,2 millions d’euros de chiffre d’affaires. «Un chiffre que nous multiplierons par 2,5 l’an prochain. De même pour les prochaines années, car le marché aspire à cela.»
Pour soutenir cette forte croissance, les Quimpérois envisagent une levée de fonds au mois de juin 2018, sans en préciser le montant. «Si l’on veut percer face à nos confrères Japonais, Américains ou Allemands, il faut accélérer dès cette année».
Doublement des effectifs et nouvelle usine en vue
La jeune entreprise qui compte déjà 17 salariés, vient de lancer six recrutements en ce début d’année pour des postes de développeur informatique, de chef de projet et de projeteur électrotechnique. Et d’ici la fin de l’année, elle souhaite passer à 34 collaborateurs au total.
Si Laurent Meyer concède une légère frustration d’être sur un marché intérieur encore peu propice à soutenir les ambitions d’Entech, et malgré le succès de son produit à l’international, il affirme vouloir continuer à développer son activité depuis la pointe bretonne: «Nous sommes attachés à notre territoire et au rôle sociétal de l’entrepreneur, qui est de créer de la valeur en local. C’est pourquoi nous continuerons à concevoir et à industrialiser à Quimper.»
À l’étroit dans les locaux de la pépinière d’entreprises du Technopôle de Quimper qui les accueille depuis leurs débuts, cette levée de fonds permettra, en plus des embauches, de financer une nouvelle étape importante du développement d’Entech: «Nous concevons actuellement un projet d’implantation de 3 000 m² d’ateliers et 500 m² de bureau d’études, qui sera opérationnelle à la mi-2019 à Quimper.»
