Quimper
Enag fait le pari de l'internalisation de ses cartes électroniques
Quimper # Industrie

Enag fait le pari de l'internalisation de ses cartes électroniques

S'abonner

Spécialisée dans les systèmes de conversion d’énergie, l’entreprise Enag, à Quimper, doit faire face à une baisse de 20 % de son chiffre d’affaires, principalement due au coup d’arrêt dans le secteur du nautisme. Pour autant, Henri Le Gallais, son président, reste optimiste. Il a notamment renforcé ses positions dans le secteur de la Défense, et fait désormais le pari d’internaliser la fabrication de ses cartes électroniques.

— Photo : © Jean-Marc Le Droff

« Le premier confinement a été absolument dramatique : nos ateliers sont restés fermés plusieurs semaines, nous n’avions plus que très peu de commandes, les transports étaient perturbés… », se remémore Henri Le Gallais, le président du groupe Enag à Quimper (100 salariés, 14 M€ de CA). Spécialisé dans la conception et la fabrication de systèmes de conversion d’énergie, Enag travaille principalement pour la défense, le ferroviaire, la marine, l’industrie off-shore ou encore les EMR. Et si le second confinement a eu moins d’impact que le premier sur son activité, le coup d’arrêt brutal dans le secteur du nautisme a considérablement pénalisé Cristec, sa marque de produits standards dédiée au marché de la marine de plaisance, de la pêche et de la mobilité. Un secteur qui représente 20 % de l’activité du groupe, et dont le ralentissement le pénalise d’autant. « Au final, on devrait clôturer l’exercice avec une baisse de 20 % de notre chiffre d’affaires », résume le dirigeant.

Des carnets de commandes « à un niveau historique »

Pour autant, Henri Le Gallais reste optimiste. « La baisse d’activité dans le nautisme n’est pas structurelle, et notre carnet de commandes est à un niveau historique », confie le dirigeant, qui, après avoir contribué au projet d’hydrolienne d’Hydroquest, a récemment remporté de « beaux contrats » pour la Défense. Pour continuer à se projeter dans l’avenir, il poursuit notamment le chantier de la refonte de son système d’information, auquel s’ajoute un autre projet de taille : l’internalisation de la fabrication des cartes électroniques qui équipent les produits de Cristec. « Nous la sous-traitions jusqu’à présent dans l’est de la France, mais nous avons dû faire face à des problèmes d’approvisionnement durant le premier confinement », explique le dirigeant.

« Garder la maîtrise et le métier »

Pour y remédier, Henri Gallais va investir 100 000 euros dans de nouveaux équipements. « C’est un vrai pari, mais fabriquer ces cartes en interne va nous permettre de garder la maîtrise et le métier chez nous. Certes, cela va nous coûter entre 10 % et 20 % plus cher. Mais cela va aussi nous permettre de baisser notre niveau de stocks et de gagner en qualité grâce à une personnalisation beaucoup plus fine », argumente celui qui, pour se démarquer de ses concurrents, s’est spécialisé dans la production de petites séries sur-mesure. Une crainte continue cependant de peser sur le groupe : « La solvabilité de nos clients, qui reste un risque majeur pour l’entreprise », confie-t-il prudemment.

Le télétravail pour séduire les nouveaux talents

Côté RH, Henri Le Gallais a profité de l’expérience du confinement pour envisager de faire perdurer de télétravail dans son entreprise qui va bientôt fêter ses 75 ans. « Nous avions déjà mis en place un accord de flexibilité horaire, nous faisons aujourd’hui la même chose avec le télétravail », indique celui qui applique par ailleurs la méthode 5S qui permet notamment à ses salariés d’organiser eux-mêmes leurs postes afin de gagner en confort de travail. « Nous y pensions déjà avant le confinement, car c’est le genre d’action qui peut aussi nous permettre de séduire des candidats », estime celui qui cherche actuellement à recruter quatre nouveaux collaborateurs.

Quimper # Industrie