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Coronavirus - Pour Xavier Druhen (Finistère 360°), « il faut assurer l’été et penser au rebond d’après »
Interview Finistère # Tourisme

Xavier Druhen directeur de l'agence d'attractivité Finistère 360° Coronavirus - Pour Xavier Druhen (Finistère 360°), « il faut assurer l’été et penser au rebond d’après »

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L’agence d’attractivité du département, Finistère 360°, se voit contrainte, comme beaucoup de structures, d’adapter son activité. Son directeur, Xavier Druhen, et ses équipes travaillent déjà à accompagner les professionnels du tourisme pour rebondir après une période blanche.

— Photo : © Finistère 360°

Quel secteur a été le premier touché ?

Xavier Druhen : Nous avons vu que le premier secteur touché a été le tourisme d’affaire, avec des reports de réservations d'événements dès fin février, donc bien avant le confinement. Cet écroulement a eu des conséquences sur les chiffres d’affaires des traiteurs, des agences d’événementiel, des régies sons, lumière, mais aussi de l’hôtellerie qui réalise une partie de son activité grâce aux séminaires et congrès. La pleine saison a lieu, pour eux, avant les ponts de mai, c'est à dire en ce moment. Ils sont donc dans une situation délicate : tous les événements ne pourront pas être reportés à l’automne, autre temps fort pour l’activité.

Quid du secteur du tourisme d’agrément ?

Xavier Druhen : Le Finistère est une terre d’excursion. Il y a donc d’ores et déjà un impact, notamment pour les restaurants. Il est malheureusement trop tôt pour avoir des chiffres. Nous faisons des sondages, mais ils revèlent pour le moment beaucoup d’anxiété car la crise a démarré il y a peu. Il faut attendre.

Comment votre agence s’adapte-t-elle à la crise ?

Xavier Druhen : Depuis la loi NOTRe, notre mission a évolué. Nous ne sommes plus un comité départemental de tourisme mais une véritable agence de développement et d’attractivité du territoire. Finistère 360° a cependant conservé un lien étroit avec les professionnels mais dans une démarche différente. À l’agence, nous avons fait le choix de poursuivre notre travail en nous adaptant et en conservant un niveau de service équivalent. Ce qui devait être fait pour le printemps a été reporté sur l’été.

Notre travail, à moyen terme, est d’accompagner la relance. Nous élaborons un plan qui permettra au tourisme de rebondir. Nous n’avons de toute façon plus ce rôle distributeur de subventions ou de reports d’échéances. Il faut assurer l’été et penser au rebond d’après pour les professionnels. Je pense notamment qu’il faudra intégrer encore davantage la dimension des enjeux environnementaux à l’avenir pour répondre aux attentes des visiteurs. Notre rôle sera d’être force de proposition pour aider les professionnels à repartir. Mais chaque chose en son temps.

Quand et comment envisagez-vous la sortie de crise ?

Xavier Druhen : Je n’ai pas de boule de cristal sur ce qui va se passer par la suite ! Selon les scénarios envisagés, il y aura des conséquences diverses pour les différents secteurs du tourisme. Par exemple, si le gouvernement décide de prolonger l’école en empiétant sur les vacances de juillet, au niveau macroéconomique, ça n’aura pas trop d’incidences car la haute saison a maintenant glissé pour se situer du 14 juillet à fin août. Mais pour un camping qui fait 85 % de son chiffre d’affaires sur six semaines, un glissement ne serait-ce que d’une semaine peut largement amputer ses revenus. Le mois de juillet en Bretagne est aussi celui des festivals : pour ces acteurs, cela peut être catastrophique. Les restaurants, eux, sont capables de davantage lisser leur activité, avec un mois de septembre qui est bon en général. Mais pour certains, la perte des ponts de mai serait déjà un problème.

Serveur et clients d'un restaurant — Photo : © Isabelle Jaffré
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