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Coronavirus : l’armement finistérien La Houle au point mort
Finistère # Agroalimentaire

Coronavirus : l’armement finistérien La Houle au point mort

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L’armement La Houle à Penmarc’h (Finistère) a vu ses marchés se fermer dès le début du confinement. À défaut de trouver de nouveaux débouchés possibles pour ses poissons, l’entreprise s’est arrêtée.

— Photo : © Valérie Dahm

La pêche bretonne est mise à mal par la crise du coronavirus. Les entreprises tentent de résister face à des sorties en mer contrariées et à des débouchés qui se raréfient, en raison notamment de la fermeture des restaurants. Alors qu’à Lorient, l’armement Apak fait évoluer son activité avec sept chalutiers de pêche côtière et des commandes prises en amont, d’autres armements comme La Houle ont dû tout arrêter. Cet armement de Penmarc’h (100 salariés, 11 M€ de CA sur les bateaux, Finistère) a cessé toute activité dès le début du confinement. Et pour cause : ses principaux marchés sont la restauration, l’Espagne et l’Italie. « On a eu un arrêt total dès le début », constate Jacques Pichon, le directeur général, qui a donc mis ses salariés (dont 65 marins) en chômage partiel.

2 à 2,5 millions d’euros de pertes sur deux mois

La grande distribution s’est pourtant proposée comme un débouché. « Ce sont des effets d’annonces,, considère Jacques Pichon. Ils ont dit être capables de prendre 20 % de la pêche française. De toute façon, pour nous, c’est difficilement réalisable. Nous péchons des variétés de poissons peu consommés en France. Ce n’est pas maintenant que le consommateur va se mettre à acheter des poissons qu’il ne connaît pas ». Depuis le début du confinement imposé par le gouvernement, le patron estime à 2 ou 2,5 millions d’euros ses pertes. « Cela tombe en plus très mal car nous sortons de six mois de mauvais temps où les bateaux n’ont pas pu travailler dans de bonnes conditions. On comptait vraiment sur le printemps », regrette-t-il.

Une meilleure production à la reprise ?

Aujourd’hui, Jacques Pichon ne voit pas bien comment repartir. « On a reçu des consignes sanitaires à appliquer sur les bateaux, des masques, des gants. Et puis, dans la dotation sanitaire qu’on a reçue, avec les médicaments que l’on doit avoir à bord en cas de problème, on nous a rajouté deux sacs mortuaires, au cas où. C’est anecdotique, mais ce n’est pas rassurant. »

Le directeur général de La Houle entretient quand même un espoir : celui d’avoir une meilleure production sur les zones de pêche qui auront été ainsi laissées au repos. « Quant à l’annonce de la fin d’un confinement au 11 mai, pour nous, ça ne veut rien dire car les restaurants resteront fermés. Et on ne sait pas ce qui va se passer en Italie et en Espagne », soupire Jacques Pichon.

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