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Coronavirus : au Crédit Agricole du Finistère, une montée en puissance des demandes de prêt garanti par l’État
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Coronavirus : au Crédit Agricole du Finistère, une montée en puissance des demandes de prêt garanti par l’État

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Le Crédit Agricole du Finistère est l’une des banques finistériennes en première ligne pour les demandes de prêt garanti par l’État aux entreprises. Après un premier mois assez calme, la banque observe une accélération des demandes depuis mi-avril.

— Photo : © Isabelle Jaffré - Archives

Il ne cesse d'augmenter. Le nombre de demandes de prêts garantis par l’État (PGE, prêt de trésorerie d’un an pouvant aller jusqu’à 25 % du chiffre d’affaires 2019 HT) effectuées auprès du Crédit Agricole du Finistère est passé de 200 mi-avril à 500 le 17 avril, pour un total de 11 millions d’euros, annonce la banque. « Nous constatons une très forte augmentation depuis une semaine », décrit Franck Bertrand, le directeur général. La banque finistérienne (1 320 salariés, 253 M€ de produit net bancaire en 2019) assure que 98 % des demandes ont jusque-là été acceptées. Les 2 % d'entreprises qui se sont vues refuser le PGE sont des entreprises déjà fragiles avant la crise.

« Il faut bien comprendre que ce PGE n’est pas fait pour les entreprises qui étaient déjà en difficulté avant la crise du Covid-19 », insiste Franck Bertrand, qui s’attend encore à davantage de demandes dans les jours et semaines à venir. « On sent que les dirigeants attendaient d’y voir un peu plus clair sur leur activité. » Aucun profil type du demandeur de ce prêt ne se dessine cependant pour l’instant, avec des entreprises de « tous secteurs et de toutes tailles », note le dirigeant.

Des pauses de crédits pour 950 entreprises

Les 15 premiers jours du confinement, le Crédit Agricole du Finistère s’est d’abord mis en ordre de marche en se réorganisant. Distanciation au siège, horaires aménagés en agence, pose de vitres en plexiglass sur les postes d’accueil du public. « Nous avons décidé de rester ouverts, même sur des horaires raccourcis ainsi que sur rendez-vous. Le service n’a jamais été interrompu », explique Jean-Paul Kerrien, président du CA 29. Les premières mesures d’accompagnement ont consisté à activer les « pauses crédits » pour plus de 7 300 clients dont 950 entreprises et 3 640 professionnels.

« Nous intégrons les décisions du gouvernement au fur et à mesure. Car il faut traduire de façon contractuelle ces prêts et les intégrer à nos process. Il y a pu avoir des tâtonnements au départ sur les documents demandés aux entreprises mais, aujourd’hui, tout est clair et transmis à l’ensemble de notre force commerciale. Un plan de trésorerie pour 2020 n’est demandé que pour les entreprises qui ont l’habitude d’en faire », indique Franck Bertrand.

Des filières agricoles plus ou moins touchées par la crise

Pour le Crédit Agricole, comme pour les autres banques, la réponse de l’incidence sur leur solvabilité n’a été donnée que cette semaine. « Il n’y aura pas d’incidence sur les exigences de fonds propres en plus. Le prêt est porté par la banque mais il n’y a pas de marge faite dessus », précise le DG. Le taux d'intérêt imposé par l’État est en effet de 0 % à 0,5 %, soit peu ou prou le coût de la garantie publique. Les entreprises ayant contracté un PGE auront ensuite le choix : le rembourser ou le transformer en prêt amortissable au taux en vigueur au moment du changement.

Spécialiste du monde agricole, le CA 29 est particulièrement attentif au secteur. « L’effet de la crise varie énormément d’une filière à l’autre », note Jean-Paul Kerrien. Si dans le Finistère l’horticulture ou encore la filière équestre sont déjà durement touchées, la filière fraise a pu trouver de nouveaux débouchés, après un démarrage de saison difficile. « On s’attend aussi à un contrecoup pour la filière laitière avec la fermeture des frontières qui va rendre compliqué l’écoulement de la production, explique le président. Globalement, l’agriculture et l’agroalimentaire sont moins touchés et c’est tant mieux car il faut continuer à nourrir les gens ! »

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