CMB Arkéa : Une envie d'indépendance
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CMB Arkéa : Une envie d'indépendance

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Le Crédit Mutuel Arkéa veut s'émanciper de la tutelle de sa Confédération. La banque a déposé plainte pour prise illégale d'intérêt et entrave à la concurrence

— Photo : Stéphane Vandangeon Le journal des Entreprises

Crédit Mutuel Arkéa passe à l'offensive. Membre de la Confédération nationale du Crédit Mutuel (une association), elle a saisi le 19 septembre la Banque centrale européenne (BCE), le procureur de la République et l'autorité de la concurrence sur des irrégularités concernant la structure, notamment pour prise illégale d'intérêt. En cause ? La mainmise du groupe concurrent, le Crédit Mutuel CIC, sur les instances dirigeantes de la Confédération. En son sein, chaque groupe garde son indépendance stratégique mais l'association est l'organe central du réseau et elle représente ses membres auprès des pouvoirs publics. C'est la Confédération qui est censée assurer la défense des intérêts des groupes. Problème : sur les 18 fédérations de Crédits Mutuels, 11 dépendent du Crédit Mutuel CIC (CM11-CIC), basé à Strasbourg et présidé par Michel Lucas.

Le groupe Arkéa ne compte lui que trois fédérations. Une situation qui amène la banque bretonne à s'interroger. Quels intérêts sont défendus ? Avec cette procédure, l'objectif de la banque bretonne est d'obtenir le statut d'organe central tout en restant mutualiste et en continuant à utiliser le nom Crédit Mutuel. Le contentieux entre les deux groupes Crédit Mutuel n'est pas nouveau. Mais le dossier s'est accéléré à la faveur de l'entrée en vigueur, le 4 novembre, de la réforme de la supervision bancaire unique. Les établissements de crédit de plus de 30 milliards d'euros de total de bilan passeront sous le contrôle de la BCE pour une uniformité des règles bancaires au niveau européen. Avec 94 milliards de total de bilan, le Crédit Mutuel Arkéa fait partie des établissements dits "significatifs" et peut donc, seul, passer sous la supervision BCE..

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