Cityzen Data : Passage en open source
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Cityzen Data : Passage en open source

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L'enjeu Créée en 2013, la start-up brestoise, spécialisée dans le Big Data, vient de changer son business model en donnant accès aux codes sources de sa solution. Objectif : attirer de nouveaux clients.
— Photo : Le Journal des Entreprises

« Passer en open source, on aurait voulu faire il y a longtemps ! », fait d'abord remarquer Mathias Herberts, le dirigeant de Cityzen Data. L'entreprise de Guipavas, qui propose une plateforme de gestion de données, - issues de capteurs notamment -, dans le but de les valoriser vient de sauter le pas. Désormais, ses codes sources sont disponibles gratuitement. Chacun peu les télécharger et installer la plateforme.




Vendre du support

Un véritable changement dans la stratégie de l'entreprise, filiale du groupe lyonnais Cityzen Sciences. « Auparavant, on vendait une licence et un support. Désormais, on vend du support », explique Mathias Herberts. Décidé fin 2015 et effectif depuis janvier, le projet de passage en open source, nommé Warp10, a été mûrement réfléchi. « C'était le bon moment car nos concurrents étaient partis sur d'autres technologies. Rendre nos codes publics ne nous handicape pas. Désormais, les copier n'a plus aucun intérêt pour eux ; ils sont partis sur autre chose. » Et au contraire, pouvoir rendre son offre publique a permis à Cityzen Data de communiquer.




Faire savoir

« On savait qu'on avait une bonne solution, meilleur que certains. On suit beaucoup les conférences et les groupes de discussions de la communauté où l'on parle de ce genre de plateforme. Quand on voyait des retours d'expériences qui pointaient du doigt des problèmes sur les solutions concurrentes, on ne pouvait pas dire pourquoi et comment on les évitait. Aujourd'hui, on peut le faire ». Et la start-up ne s'en prive pas : elle poste le lien de la solution, disponible en ligne et le client potentiel peut tester directement. Elle fait de même sur Twitter.




Retour de prospects

Avec quelques mois de recul, le choix stratégique d'un nouveau business model est déjà concluant. 100 % des clients sont restés et des prospects sont revenus les voir. « L'open source était une demande de certaines entreprises. Avoir accès au code source est une sécurité pour elles. Elles ne perdent pas la main sur leur outil si jamais la société qui fournit la solution est rachetée ou disparaît. Et on a même des gens qui nous sollicitent sans qu'on ait eu à faire de démarche. » « Pour nous, la valeur reste la même. De toute façon, les clients qui voulaient faire seuls sans support, ne s'adressaient pas à nous. La solution est le meilleur ambassadeur. Les clients peuvent l'essayer ! » Concours de circonstances, l'un des concurrents (influenceDB) de la société brestoise a, lui, fait marche arrière sur l'open source en redevenant en partie propriétaire. « On n'est pas sur la même typologie de clients, estime Mathias Herberts. Notre avantage, c'est de venir des objets connectés. Les autres viennent souvent du monitoring où la sécurisation des données est moins présente. Nous, on sait faire. Notre sécurisation est bien plus avancée », indique le dirigeant. Un exemple de clients que vise Cityzen data : les entreprises de l'énergie. « Elles ont des quantités de données. Si elles veulent les valoriser, nous avons l'outil et surtout le support de nos équipes. » Aujourd'hui, la société compte sept salariés, dont un à Paris, et ses clients sont nationaux, voire internationaux. « C'est dommage mais en local, on a du mal à convaincre du levier que peuvent être les données et leur valorisation », regrette le spécialiste.

Cityzen Data



(Guipavas) Dirigeant : Mathias Herberts 7 salariés 300.000 euros de chiffre d'affaires www.cityzendata.com

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