Chez Savel, la volaille retrouve son marché petit à petit
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Chez Savel, la volaille retrouve son marché petit à petit

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Gabriel Léon, fondateur avec sa femme Madeleine, de l’entreprise de Lannilis, Savel, spécialiste des petites volailles, a transmis avant l’été son groupe à trois de ses quatre enfants. Un changement dans la continuité puisque le directeur général arrivé en 2016 reste en poste.

— Photo : © Savel

Créée en 1968 par Gabriel Léon et Madeleine Léon, l’entreprise Savel (350 salariés, 90 M€ de CA) change de gouvernance. En juin dernier, Gabriel Léon a transmis son groupe d’élevage et transformation de pintades et coquelets, qui intègre 80 éleveurs, à trois de ses quatre enfants : Caroline, Julien et Marc Léon. Ce dernier prend le poste de président. Éric Lefeuvre, arrivé en 2016 comme directeur général du groupe, continuera d’assurer le développement de l’entreprise finistérienne. « C’est un changement dans la continuité, assurent le DG et le nouveau président. Nous voulons avant tout consolider nos marchés existants : la restauration hors foyer (RHF), la grande et moyenne distribution (GMS) ainsi que l’export. »

Bientôt la Chine

Savel est en effet présent dans 40 pays, l’international représente 45 % son de son chiffre d’affaires. L’ETI familiale pourrait cependant s’attaquer prochainement au marché chinois. « Cela fait 6 ou 7 ans que nous sommes sur le dossier, explique Eric Lefeuvre. Il avait été ralenti par les grippes aviaires mais étrangement cela s’est accéléré pendant la pandémie. » Les sites de Lannilis – qui est également le siège de l’entreprise - et La Séguinière, près de Cholet (Maine-et-Loire) sont en passe d’être agréés. L’usine carhaisienne de Savel, elle, n’est pas concernée.

La crise du coronavirus a, en revanche, mis à mal le marché de la RHF. « Nous sommes sur des marchés de niche avec la pintade et les coquelets qui sont majoritairement vendus dans les restaurants et en restauration collective », note le dirigeant, qui a calculé un manque à gagner d’environ 15 millions d’euros pour la filière pintade qui représente en France 150 M€ de CA. « Fin juin, nous n’avions toujours pas retrouvé un niveau normal. » Les marchés du poulet et du coquelet, eux, avaient retrouvé leur niveau d’avant crise mi-juin.

Une ETI familiale face aux géants de la volaille

En GMS, Savel fonctionne via des opérations dites « promotionnelles » pour ses marques P’tit Duc et Gaby Léon. « Pour nous, ce sont des ventes normales », précise le dirigeant. L’entreprise avait heureusement commencé à élargir le nombre d’enseignes où ses marques étaient référencées. « Nous travaillons de longue date avec Lidl. Depuis, nous sommes aussi chez Aldi, Leader Price, Système U, Intermarché, Carrefour. Nous avons maintenant des contacts avec des GMS comme Casino », liste Mikaël Kervalla, directeur marketing et communication. Ce marché représente 15 % du chiffre d’affaires de l’entreprise.

Sur son marché de la volaille, Savel résiste face à des concurrents de plus en plus concentrés avec des géants comme LDC et ses 4,4 Md€ de chiffre d’affaires. « En 1968, nous étions un tout petit acteur parmi d’autres. À force de concentration, nous devons être le 4e aujourd’hui ! », souligne Marc Léon. Pour se démarquer, Savel a racheté en 2015 une société de distribution à Hanvec. Terre et Plume (16 salariés, 5 M€ de CA), marque de distribution auprès des professionnels de la restauration collective, commerciale et des détaillants en Bretagne est née en 2017. « Terre et Plume nous permet d’être sur un modèle de sélection. C’est aussi un véhicule pour d’autres produits locaux et régionaux, qui sont très demandés aujourd’hui », notent les dirigeants. « On construit nos marchés sur le long terme », conclut le nouveau président.

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