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Chancerelle reste combatif sur un secteur en tension
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Chancerelle reste combatif sur un secteur en tension

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Trois ans après le rachat de sa voisine Cobreco, la société Chancerelle, basée à Douarnenez, connue pour ses conserves de sardines commercialisées sous la marque Connétable, défend sa place sur un marché d'autant plus disputé qu'il est en léger retrait.

— Photo : Le Journal des Entreprises

La prise de participation dans l'usine Belma d'Agadir, au Maroc, puis le rachat en 2013 de son voisin douarneniste Cobreco, leader de la conserve de coquilles Saint-Jacques et du thon, n'auront pas été vains pour faire face à une concurrence de plus en plus rude sur le marché de la conserve de poissons. « Nous sommes en progression, mais globalement ça commence à devenir compliqué car le marché est en régression (- 1% l'année dernière, NDLR) », confie Jean-François Hug, son P-dg. Avec 150 millions de boîtes produites chaque année, soit 135.000 tonnes de poissons transformés par an, Chancerelle s'octroie tout de même 34% de parts de marché et affiche un chiffre d'affaires de 142 millions d'euros pour 2016.

16 millions d'euros investis en huit ans

Un chiffre en légère hausse, mais qui a doublé par rapport à 2009 grâce à près de 16 millions d'euros investis en huit ans dans son outil de production. « Nous investissons chaque année entre 1 et 1,2 million d'euros », estime le dirigeant, qui va investir cette année aux alentours de deux millions d'euros, notamment dans la rénovation de son ancienne usine du port de Douarnenez.

70 postes de saisonniers à pourvoir

L'évolution de la masse salariale a suivi le même chemin : +73% sur la même période, pour arriver actuellement à 550 salariés en France. « Nous en avons embauché une cinquantaine l'année dernière, dont une dizaine de cadres, et avons embauché une personne pour s'occuper exclusivement des recrutements, mais on a du mal à recruter car le bassin d'emploi est limité », poursuit celui qui peine notamment à trouver des saisonniers : 70 postes restent à pourvoir à l'heure actuelle quand l'entreprise en emploie 150 à l'année. D'autres embauches sont en cours, notamment des commerciaux, des techniciens de maintenance ou encore des opérateurs.

R&D : quatre nouveaux laboratoires depuis l'année dernière

Sardines, thon, maquereaux... Au-delà de ses trois marques, - Connétable (premium, GMS et export), Phare dEckmühl (réseau bio en France, Allemagne et Belgique) et Pointe de Penmarc'h (boutiques spécialisées et vente à distance)-, la conserverie Chancerelle réalise actuellement 30% de son activité en marque blanche. « Nous misons aussi sur l'innovation, qui nous permet de gagner entre 4 et 6% de chiffre d'affaires en plus chaque année», souligne le P-DG qui a investi dans quatre nouveaux laboratoires de R&D depuis l'année dernière.

Export et pêche durable pour se développer

Mais si la conserverie revendique haut et fort son implantation à Douarnenez, où elle est née il y a 164 ans et où son situées deux de ses trois usines, c'est dans l'export, qui représente désormais 17% de son activité, que Chancerelle trouve un important levier de croissance. Une performance rendue possible grâce à son usine d'Agadir où elle réalise 46% de sa production totale et où elle emploie 1.300 salariés. « Au total, 70% de notre production marocaine est destinée à l'export, dont 30% de notre production de sardine à destination de l'Afrique francophone, de l'Amérique du Nord et des États-Unis, essentiellement en MDD», détaille Jean-François Hug.

Autre levier de croissance : les conserves de poisson écoresponsable labellisées MSC (Marine Steward Council). En 2008, la conserverie Chancerelle était la première à commercialiser une gamme de conserves sous ce label de pêche durable. Une bonne intuition: elle en commercialise aujourd'hui une trentaine dont les ventes ont bondi de 20% depuis 2016.

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